|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Perchée sur une colline à l'amont de la RN 44,
l'agglomération de Hamrouch Hamoudi
dépendant de la commune de Hamadi Krouma
n'en finit pas de scruter l'horizon, attendant qu'on veuille bien s'occuper de
son sort. A peine 3 kilomètres la séparent du chef-lieu de wilaya, pourtant le
village manque de tout et les conditions de vie y sont déplorables malgré les
moyens financiers importants dont elle dispose et qui la placent parmi les
communes les plus nanties du pays. Hamadi Krouma, le chef-lieu de commune dont elle relève, ne lui
consacre que peu de choses. C'est du moins l'impression qui ressort du
témoignage de nombreux citoyens qui s'estiment des laissés pour compte.
Ainsi, dans l'ensemble, le réseau routier laisse à désirer et, par endroits, l'agglomération ressemble à un bourbier. En contrebas, séparée par l'axe routier Skikda-Annaba-Constantine, c'est la zone de dépôt appelée pompeusement zone d'activités puisqu'elle reste beaucoup plus une «zone de repli» où est concentrée une multitude d'entreprises et d'ateliers de production divers sans grand impact sur le village, demeuré presque figé attendant des subsides, à défaut de créativité et d'attractivité pour faire une symbiose et répondre aux attentes des opérateurs qui s'y sont installés. C'est pour cela que seules quelques gargotes ont pu se tirer d'affaires, pour le reste, on préfère se déplacer à Skikda. Curieusement, c'est de cette zone que tire Hamadi Krouma une grande partie de ses ressources, qui sépare les deux agglomérations qui n'arrivent pas à en tirer profit convenablement. A Hamrouch Hamoudi, comme partout ailleurs, le chômage atteint des seuils alarmants et les jeunes, parmi eux des universitaires, ne savent plus quoi faire de leur temps, certains se sombrant malgré eux dans la drogue et la délinquance. Le manque d'infrastructures culturelles, de loisirs et sportives n'est pas pour arranger les choses d'autant que le club phare de football, l'USH, dont la création remonte à l'année 1968 et qui entretenait une certaine ambiance vient de déclarer forfait général. Selon les échos que nous avons pu recueillir, ce club était pris en otage par certains clans qui ont siphonné les fonds qui lui ont été alloués, nous a confié un autre citoyen originaire du village qui s'est confié à nous. «Hamrouch Hamoudi est un ancien camp de concentration qui n'a pas connu d'évolution notable depuis l'indépendance», pointant du doigt d'anciennes bâtisses coloniales délabrées pour mieux illustrer ses propos. On signale comme exemple de gabegie, la grande place du centre de l'agglomération jouxtant la mosquée «Attakwa», lieu de rencontre privilégié pour les jeunes et moins jeunes qui viennent s'installer devant les kiosques à café du coin. Cette place a été aménagée avec l'installation en son centre d'un jet d'eau qui ne fonctionne même pas. Dans ce décor peu reluisant, même la mosquée ?'Attakwa'' n'a pas été épargnée par l'agression subie par certains travaux d'aménagement exécutés sans respect des règles et sur ce plan, l'imam, M. Nettour Abdelaziz, n'a pas caché sa déception et a dénoncé «l'attitude de l'entreprise qui a exécuté les travaux de la nouvelle coupole qui, outre sa laideur sur le plan architectural, comporte des malfaçons principalement son défaut d'étanchéité, ce qui a permis des infiltrations d'eau de pluie, touchant le tapis de la salle de prière finissant par la détériorer complètement. Malheureusement, ces gens n'ont pas le moindre respect même pour des lieux de prière ! Et mes réclamations devant ces abus sont restées vaines?». Sur un autre plan, l'assainissement du village pose un sérieux problème avec la formation en aval d'un grand marécage, limitrophe de la plateforme pétrochimique, ressemblant vaguement à un lac où vont se déverser les eaux usées qui menacent la santé des citoyens. A ce titre, les citoyens ont déploré la couverture médicale, en deçà des besoins d'une population qui avoisine les 10.000 âmes, qui n'a droit qu'à un seul médecin qui se présente une fois par semaine. C'est tout dire de la situation qui prévaut à Hamrouch Hamoudi où les citoyens qui nous ont contacté, l'un d'eux «lanceur d'alertes» comme il l'a souligné, pointent un doigt accusateur en direction de « l'APC de Hamadi Krouma qui les a confinés dans une marginalisation qui ne dit pas son nom », a-t-il dit. |
|