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«La
Constitution est la mère des lois et c'est à partir de cette Constitution que
l'on pourrait construire un système législatif», a déclaré hier le président de
Jil Jadid, Sofiane Djilali qui souligne qu'il
faudrait expliquer aux Algériens aussi bien le texte que le contexte.
S'exprimant sur les ondes de la chaîne 3 de la radio nationale, Sofiane Djilali, qui semble acquis à la cause, dira à propos de la nouvelle Constitution, sur laquelle les Algériens sont invités à se prononcer le 1er novembre prochain, qu'il souhaitait qu'elle augure la création d'un Etat fort, doté de légitimité. Commentant certains aspects de cette loi fondamentale, dont il juge qu'elle a la forme d'une «Constitution programme», il a indiqué clairement que sur le plan des libertés, elle apportait «une notable amélioration». «Il s'agit d'une Constitution de protection sociale, qui a une tendance au souverainisme et qui consacre un Etat fort», dira-t-il encore en expliquant qu'elle protégeait les «dimensions politiques et économiques du pays », un enjeu qui fait, selon lui, polémique. Il soutiendra toutefois que son parti n'est pas favorable à cette «Constitution programme» en expliquant qu'il voulait plutôt une Constitution qui puisse régler les problèmes des citoyens et les rapports de ces derniers avec l'administration et le gouvernement. Sofiane Djilali rappelle que l'Algérie se trouve dans une phase délicate, après «20 années de bouteflikisme», suivie d'une «superbe révolution du sourire». Il explique en outre l'existence de cette polémique par le fait que «certains milieux» tentent de refuser la démarche actuelle, souhaitant que l'Etat soit «beaucoup plus ouvert», en d'autres termes, qu'ils recherchent un Etat ayant moins d'emprise sur la société, confrontée à une phase de «bouleversements et de changements». Il observe que dans ces conditions vouloir aller très vite dans une «démocratisation complètement ouverte» peut entraîner des frictions au sein de la société, jusqu'à allumer des conflits idéologiques et identitaires, d'où la nécessité, souligne-t-il, d'avoir un Etat qui puisse «mettre de l'ordre». Même s'il constate que le président de la République détient «énormément de pouvoirs», l'intervenant observe, néanmoins, qu'il est soumis à une limitation de ses mandats. Revenant au projet de la Constitution qu'il considère comme étant une étape sur laquelle les Algériens s'apprêtent à exprimer leur vote, le président de Jil Jadid déclare qu'il y a encore beaucoup de choses à améliorer. Pour lui, «aussi belle qu'elle soit», il reste à savoir comment cette dernière sera appliquée dans les faits, et non pas rester «évasive» sur les droits et les devoirs des Algériens. Commentant l'article 13 du projet de Constitution réintégrant l'ancien principe de «l'Etat par le peuple et pour le peuple», l'invité y voit le souhait de ne plus voir la souveraineté de celui-ci passer, petit à petit, aux mains de superstructures technocratiques. A ce sujet, l'invité de la radio soutiendra que c'est là un débat de fond qui est au centre de discussions dans plusieurs pays de par le monde. |
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