Le ministre de la Communication,
Porte-parole du Gouvernement, M. Ammar Belhimer, a indiqué
que la nouvelle Constitution algérienne, dont le projet sera soumis à un
référendum populaire le 1er novembre prochain, répondra aux revendications du Hirak, le mouvement populaire qui a empêché l'ancien
Président Abdelaziz Bouteflika de briguer un 5e mandat. «L'amendement
constitutionnel est le premier des engagements électoraux du président de la
République, Abdelmadjid Tebboune. Il faut une
nouvelle Constitution conforme aux revendications du mouvement populaire +Hirak+ du 22 février 2019. Le président de la République a
béni ce Hirak et s'est engagé à mettre en oeuvre ses revendications», a indiqué M. Belhimer dans un entretien accordé à la chaîne de
télévision France24. Parmi les revendications du Hirak
auxquelles le projet de révision de la Constitution, adopté par les deux
chambres du Parlement, répond déjà, M. Belhimer a
cité, essentiellement, «l'affermissement de l'exercice démocratique, une plus
grande séparation des pouvoirs et un plus grand attachement aux lois en créant
une Cour constitutionnelle et en assurant par une disposition particulière la
sécurité juridique». S'agissant des chantiers de réforme du secteur de la
Communication, M. Belhimer a indiqué qu'ils tiennent
de deux «grandes préoccupations», à savoir «le raffermissement de l'exercice
démocratique et l'encadrement juridique des activités de communication». Il a
précisé qu'au titre de la première préoccupation, il a été retenu notamment «le
renforcement du cadre référentiel (révision constitutionnelle en cours), la
préservation du cadre pluriel et concurrentiel de l'activité de communication,
le développement de la communication institutionnelle et le développement de la
communication de proximité».
Pour l'encadrement juridique des
activités de communication, M. Belhimer a cité, essentiellement,
«la codification de l'activité de la presse électronique multimédias, une loi
sur la publicité, l'encadrement de l'activité de sondage d'opinion, une assise
juridique pour les agences de communication, l'autorégulation de la presse
écrite : Conseil national de la presse écrite, et le rapatriement juridique et
technologique des chaines de télévision privées». Invité à s'exprimer sur la
condamnation en appel à deux ans de prison ferme de Khaled Drareni,
M. Belhimer s'est voulu catégorique en affirmant: «N'attendez pas d'un membre de l'Exécutif, de
surcroit ancien professeur de droit, de s'immiscer dans le fonctionnement de
l'institution judiciaire». Il a ajouté que «des peines ont été prononcées en
première et en seconde instances dans des décisions de justice que je
m'abstiendrai naturellement de commenter», précisant, toutefois, que «ce n'est
pas de délit de presse dont il s'agit dans le cas d'espèce, même si le prévenu
exerçait le métier de correspondant de médias étrangers sans accréditation
préalable». M. Belhimer a qualifié les réactions à ce
sujet de certaines Organisations non gouvernementales (ONG) étrangères d'
«ingérence inadmissible».