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Tout d'abord, compte tenu
des grands enjeux de l'environnement : social, culturel, économique existants
dans les grandes villes et les états d'opinions qui se forgent dans l'esprit
des gens, une ville dont la population dépasse 200.000 habitants devient
ingérable en secteurs urbains ou en arrondissements administratifs, selon la
formulation, afin de permettre à l'administration d'être plus proche de
l'administré et faciliter, par voie de conséquence, aux gestionnaires de mieux
cerner les préoccupations des citoyens résidants. Certes, cette
décentralisation est nécessaire à une bonne gouvernance, mais de nos jours, la
priorité des priorités dans la gestion des villes : c'est le citoyen en tant
qu'acteur social. Il ne faut plus se contenter de considérer le résidant
seulement comme un simple usager mais aussi comme un acteur citoyen appelé à
participer à la gestion de sa ville en tant que force de consultation et de
proposition. Ces citoyens issus de la société civile de proximité, c'est-à-dire
des comités de quartier, n'aspirent ni aux honneurs ni aux subventions. Ils
réclament juste un cadre de vie meilleur pour eux et leurs enfants : la
sécurité, l'hygiène, une crèche, un espace vert pour leurs enfants, des
transports en commun convenables, une voirie praticable, le respect de
l'urbanisme compte tenu des cahiers des charges du quartier, enfin, tout ce qui
est nécessaire à un cadre de vie meilleur.
Les membres de ces comités de quartier issus de toutes les couches sociales : fonctionnaires, ouvriers, artisans, universitaires et professions libérales, sont disponibles, bénévoles sans arrière-pensées de politique politicienne, prêts à participer à la gestion de leur ville en tant que force de consultation et de proposition dans un cadre de considération et de respect mutuel, face à des interlocuteurs crédibles : c'est-à-dire disposés à l'écoute et au dialogue et non pas à un scribouillard sans conscience professionnelle ou à un élu qui a une conception peu orthodoxe de la mission dont il s'est accaparé dans des conditions qui laissent à désirer. Aussi, l'officialisation de cette participation est indispensable pour sa réussite. Elle permettrait aux gestionnaires de s'y conformer et aux citoyens de prendre conscience que c'est un devoir, une obligation morale, même un droit de participer à la gestion de sa ville. Cette participation de la société civile peut se présenter sous forme de deux conseils consultatifs : l'un de l'environnement et de l'organisme, l'autre social, culturel et économique. Le rôle de ces deux conseils consultatifs est d'exprimer les préoccupations du citoyen par des avis et des propositions, ce qui renforcerait par voie de conséquence la confiance de l'administré envers l'administration. Note : cette expérience a déjà été initiée par la DEC pendant la décennie noire avec le concours spontané des comités de quartier qui ont occupé le terrain laissé vacant par certaines associations qui avaient auparavant pignon sur rue. Cette contribution des comités de quartier dans la gestion de la ville a été très positive, elle a permis de renforcer la confiance de l'administré envers l'administration, d'une part, et s'est opposée à toute logistique des forces du mal dans les différents quartiers, d'autre part, de sorte qu'Oran a été surnommée à l'époque la «Suisse» à cause de la sécurité et du vivre ensemble qui existaient par rapport aux autres grandes villes. *Ancien DEC et ancien membre du Conseil national économique et social de 1994 à 2005 |
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