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Détournement, dilapidation de deniers publics...: 8 ans de prison pour Ould-Abbès et 4 pour Barkat

par Z. Mehdaoui

La Justice a rendu, hier, son verdict dans l'affaire de Djamel Ould-Abbès et Saïd Barkat. Les deux ex-ministres du département de la Solidarité nationale ont été condamnés à de la prison ferme.

En effet le Tribunal de Sidi M'hamed a condamné Djamel Ould-Abbès et Said Barkat, à des peines respectives de 8 ans et 4 ans de prison ferme et une amende d'un million de DA chacun.

Les deux anciens ministres ont été jugés pour « détournement, dilapidation de deniers publics », « conclusion de marchés en violation de la législation » et « abus de fonction ». Egalement impliqués dans cette affaire, l'ancien Secrétaire général du ministère de la Solidarité nationale, Bouchenak Khelladi, a été condamné à 3 ans de prison ferme, assortis d'une amende d'un million de DA, l'ancien chef du protocole, Djellouli Said, à 2 ans de prison ferme dont une année avec sursis et une amende d'un million de DA, et l'autre ancien secrétaire général du même ministère, Ismail Benhabiles à une année de prison ferme et une amende de 500.000 DA.

Le fils de Djamel Ould-Abbès, El Ouafi (en fuite à l'étranger), a été condamné à 10 ans de prison ferme, assortis d'une amende d'un million de DA, avec émission d'un mandat d'arrêt international, à son encontre.

Pour rappel, le procureur de la République près le tribunal de Sidi M'hamed avait requis, dimanche dernier, des peines de 12 ans de prison ferme à l'encontre de Djamel Ould-Abbes, et 10 ans de prison ferme à l'encontre de Saïd Barkat, avec saisie de tous leurs biens et fonds illégaux.     

Des peines de 8 ans de prison ont été aussi requises à l'encontre de l'ancien Secrétaire général du ministère de la Solidarité nationale, Bouchenak Khelladi, du chef du protocole, M. Dejellouli Said et de l'ancien Secrétaire général du même ministère, Ismail Benhabiles (en liberté). Concernant le fils de l'ancien ministre Djamel Ould Abbes (El Ouafi), en fuite et impliqué dans d'autres affaires de corruption, le procureur de la République a requis 10 ans de prison à son encontre. Il faut rappeler que le magistrat conseiller, chargé de l'enquête sur la gestion des fonds du ministère de la Solidarité, a inculpé Djamel Ould-Abbès, le mois de juillet 2019, pour plusieurs griefs et l'a placé sous mandat de dépôt, le jour même, pour l'affaire du détournement de plus de 700 milliards de centimes des fonds du ministère de la Solidarité, durant la période où lui et Saïd Barkat, ex-sénateur du tiers présidentiel, se sont succédé à la tête du département, c'est-à-dire de 2001 à 2016. L'affaire concerne le détournement de plus de 700 milliards de centimes, dont une grande partie a été versée, sur ordre de Djamel Ould-Abbès, à des Associations qu'il a créées ou dont il faisait partie alors qu'il était ministre de la Solidarité, et qui n'avaient d'associations que le nom, et certaines ne relèvent même pas du ministère de la Solidarité. Des sommes colossales avaient été également dépensées sous couvert d'opérations d'aide aux familles nécessiteuses, à travers des achats surfacturés de bus scolaires, d'ambulances, d'équipements pour handicapés et étudiants, dont la traçabilité n'est pas établie. Sous le règne de Saïd Barkat, une quinzaine de marchés suspicieux d'équipements ont été signés pour des montants très importants et avec des entités douteuses.

Enfin, il y a lieu de préciser que cette affaire, à l'instar de plusieurs autres, n'aurait jamais été traitée par la justice n'est-ce la grande révolte du 22 février 2019 qui a précipité la chute d'un système mafieux qui a infiltré les rouages de l'Etat au plus haut sommet des responsabilités.