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Le ministère de
l'Agriculture et du Développement rural (MADR) a mis au point un plan de
développement de l'ensemble de ses filières, sur la base des résultats positifs
qu'elles ont réalisés entre 2015 et 2019.
«Pour la première fois, on a pour 25 milliards de dollars de production agricole », a affirmé le président de la République à la Conférence nationale sur le Plan de relance de l'économie, tenue les 18 et 19 août derniers au CIC. Les services de la présidence n'ont pas dû jeter un œil sur la feuille de route du MADR, datée de juillet dernier qui apporte la contradiction en affichant qu'en 2017, le secteur a produit pour 3.059,9 milliards de DA soit 27,6 milliards de dollars, en 2018, pour 3.281,8 milliards de DA soit 28,3 milliards dollars et en 2019, pour 3.496,0 milliards de DA soit plus de 29 milliards dollars. La part de l'agriculture dans la valeur ajoutée nationale est de 12,4% et 16,2% hors hydrocarbures (ONS 2018). Le taux de croissance en 2019 est de 4,02%, la surface agricole totale est de 44 millions d'hectares et celle utile (SAU) est de 8,6 millions d'hectares, le nombre d'exploitations agricoles est de 1.260.000, l'emploi agricole 2,6 millions d'employés soit près de 20 % de la population active. Le programme 2020-2024 du secteur repose sur les «actions projetées » retenues en premier dans «des programmes prioritaires à court terme » qui prévoient «l'amélioration de la production céréalière qui occupe 3,3 millions d'hectares d'une production moyenne annuelle de 47,5 millions de quintaux pour 2009-2019, pour atteindre en 2020 une production de 50 millions de quintaux et un objectif de production en 2024 de 71 millions de quintaux. «La production nationale de semences réglementaires de 2019 était de 3 millions de quintaux, dont 1,7 million de semences certifiées et 1,3 million de quintaux en semences ordinaires », lit-on dans la feuille de route. L'objectif à 2024 est «de produire 4 millions de quintaux en semences réglementaires, dont 2,5 millions de quintaux en semences certifiées et 1,5 million de quintaux en semences ordinaires, soit une augmentation 32% pour la semence certifiée et de 13% pour la semence ordinaire d'ici 2024». Des prévisions «pour moins d'importations » La fiche de «la culture des oléagineuses » renseigne que «l'Algérie importe annuellement en moyenne 1.000.000 de tonnes en huiles alimentaires pour une valeur de 583 millions de dollars, 1.446.000 tonnes de tourteaux de soja pour l'alimentation animale pour une valeur de 608 millions de dollars et pour couvrir 35% les besoins en huiles brutes d'arachide et 31% en tourteaux pour l'alimentation animale, 200.00 ha doivent être mobilisés à l'horizon 2024 ». Le gain en devises à l'horizon 2024 serait «de 100 millions de dollars pour l'huile et 26 millions de dollars pour le tourteau d'arachide, et pour la même superficie (200.000 ha), le soja couvrira 12% des besoins en huiles brutes et 32% en tourteaux pour l'alimentation animale, à l'horizon 2024. Le gain en devises serait de 453 millions de dollars pour l'huile et 326 millions de dollars pour le tourteau de soja ». Les deux cultures (arachide et soja) avec 400.000 ha, à l'horizon 2024, permettraient, affirme le MADR «de couvrir 47% des besoins en huiles alimentaires et 63% des besoins en tourteaux pour l'alimentation animale, avec un gain de 553 millions de dollars pour l'huile et 352 millions pour le tourteau, soit un total de 905 millions de dollars, soit 73,81% de nos importations ». A l'heure actuelle, écrit le MADR, «la demande du marché national du sucre blanc est évaluée à 1,3 million de tonnes et elle augmente d'environ 2% par an avec la croissance démographique. L'industrie nationale couvre intégralement la demande nationale en sucre raffiné mais à partir du seul raffinage de sucre roux importé, et permet même de dégager des excédents non négligeables pour l'exportation ». En référence à une hypothèse moyenne de 60 tonnes / hectare de betteraves, il pense qu'«une superficie de 160.000 ha permettrait de produire 1.440.000 tonnes de sucre par an, volume couvrant l'intégralité des besoins nationaux. Les deux wilayas susceptibles d'accueillir un programme national de développement de production de betterave sucrière, en raison de l'impératif de proximité des unités de trituration (sucreries) à installer, sont Ouargla avec le lancement de deux projets pour une superficie de 7.000 ha et Ghardaïa avec un projet pour une superficie de 2.000 ha ». L'Algérie importe en outre annuellement en moyenne 2,3 millions de tonnes en sucre roux pour une valeur de 726 millions de dollars, dont 30% sont exportés en sucre blanc. Pour couvrir ces besoins en sucre, l'Algérie doit produire 1.440.000 tonnes de sucre par an. «L'ODAS » pour les terres du Sud A titre prévisionnel, «une superficie de 120.000 ha, à l'horizon 2024 produira 1.080.000 tonnes de sucre, ce qui représente 47% de nos besoins et un gain en devises de 386,6 millions de dollars, soit 53% du coût des importations en sucre ». Le programme d'aménagement des parcours sahariens «y compris dans les zones frontalières » bénéficie d'une enveloppe de 3,964 milliards de DA et celui relatif à la réhabilitation des systèmes oasiens traditionnels et au développement des actions structurantes y compris les zones frontalières, de 668,20 millions de DA. «La réalisation des actions structurantes (réalisation forages, ouverture de pistes agricoles, électrification, réalisation de puits) est financée à hauteur de 1,1 milliard de DA, à partir d'un budget d'équipement de 2,47 milliards de DA, à achever au 2ème semestre 2021». Pour la lutte contre la désertification, «il s'agira d'optimiser le programme en cours dont le financement est assuré sur les fonds sectoriels pour un montant global de 2,9 milliards de DA ». La nappe alfatière algérienne s'étale, lit-on, «sur une superficie estimée à 3.829.488 d'hectares répartis à travers 10 wilayas. La production alfatière enregistrée sur une période d'environ 45 ans (1963-2007) soit une production de 91.645 t/an en 1963, est passée à 956 t/an en 2007. Aujourd'hui, l'exploitation de l'alfa ne dépasse guère les 400 t/an. «A très court terme », le ministère table sur le développement de l'agriculture saharienne, en plus de la création d'un organisme national pour le développement de cette agriculture (ODAS), il fait part de «la lutte contre la dégradation des terres dans les zones steppiques et pastorales avec un montant de 9,3 milliards de DA, la création de petites unités d'élevage avec 1,4 milliard de DA, développement des zones de montagne (arboriculture rustique) avec un objectif de production de 2.316.742 plants, dont 1 million de caroubier, jusqu'au 4ème trimestre 2023, une tranche de production de 500.000 plants (caroubier, olivier, châtaignier, amandier et pistachier) est prévue au 1er trimestre 2021. Quarante-trois wilayas sont concernées dont 18 au Nord, 16 dans les Hauts Plateaux et 9 au Sud, pour une surface globale qui avoisine les 8.000 ha. Dans ce cadre, il est également prévu la plantation de 1.043.000 plants de caroubier sur 25% de la surface globale prévue, soit 4000 ha, dans 32 wilayas et 124 communes ». Des actions sont prévues pour l'arganeraie algérienne qui couvre «un territoire relativement important dans le nord-ouest de la wilaya de Tindouf, entre le Djebel de Ouarkziz et la Hamada du Drâa et occupe une aire en rapport de 56.670 ha avec 10.000 sujets ». Opérations de reconversion et de récupération «en instance » Dans le cadre de la mise en oeuvre du décret n°01-87 du 05 avril 2001, fixant les modalités d'autorisation d'usage (mise en valeur), «il est prévu, pour l'année 2022, la concrétisation des attributions de 77 périmètres de mise en valeur sur une superficie de 9 800 ha, dans 12 wilayas touchant 49 communes et ce, pour le développement de l'arboriculture rustique, principalement dans les zones montagneuses et des Hauts Plateaux ». Evalué à 4,1 millions d'hectares et constitué de forêts, de terres à vocation forestière et de maquis, le patrimoine forestier bénéficie d'un programme pour, entre autres, «la production de bois, de liège et de produits forestiers non ligneux (PFNL) ». L'opération de conversion du droit de jouissance en droit de concession en application de la Loi 10-03 du 15/08/2010 fixant les modalités d'exploitation des terres agricoles, relevant du domaine privé de l'Etat concerne 201.210 attributaires des terres, occupant 80.138 exploitations agricoles (EAC / EAI) sur une superficie de 2.253.702 ha. «12.220 dossiers pour une superficie de 133.926 ha, sont en instance à différents niveaux de traitement et la clôture de cette opération est prévue, au 31 décembre 2020 ». Et «s'agissant des accords de partenariat conclus, au nombre de 4.800, dans les Exploitations Agricoles Collectives et Exploitations Agricoles Individuelles, les taux de participation qui ont été adoptés sont 99% -01% dans 2.269 cas pour 23.756 ha, pour un investissement de 49,3 milliards de DA, 66% - 34% pour 907 cas sur 10.570 ha, pour un investissement de 18 milliards de DA et d'autres taux pour 1.636 cas (18.121 ha) pour un investissement de 63,4 milliards de DA ». Un potentiel foncier «de 2,4 millions d'hectares a fait l'objet d'attribution dans le cadre des dispositifs en vigueur, à savoir l'accession à la propriété foncière agricole et la concession ». Au titre de la récupération des terres non exploitées «l'opération a concerné 105.522 bénéficiaires, pour une superficie de 1.190.500 ha, dont 55.196 ont fait l'objet de constats négatifs pour une superficie de 756.600 ha dont la récupération effective est de 607.000 ha. Le reste à récupérer, 149.600 ha, sera pour le 2ème semestre 2020 ». Nouveau système de financement pour les exploitations La réduction des importations de lait (par an) prévoit «une réduction de la facture d'importation (par an) pour 2021 de 32,74 millions de dollars, 2022 : 49,1 millions de dollars, 2023: 65,48 millions de dollars et 2024 de 81,85 millions de dollars ». Les agrumes, abricots, cerises, pêches, prunes, raisins, poires, pommes, amandes, figues, grenades, nèfles «sont interdits à l'importation durant la saison de cueillette ». Le cheptel ovin est estimé à plus de 29 millions têtes, «dont près de 19 millions sont des brebis, soit les 2/3 du cheptel et le cheptel bovin est estimé à 1,8 millions de têtes, dont près de 900.000 sont des vaches laitières, soit 50% » La profession est appelée à revenir aux coopératives agricoles (ancien système d'organisation des agriculteurs), pour la création desquelles un nouveau dispositif réglementaire a été élaboré. Actuellement de 121.000 ha, la culture des légumineuses alimentaires connaîtra une extension de 210.000 ha dont 120.000 ha de lentilles et pois chiches, à l'horizon 2024. «Le programme vise la production de 1.300.000 q de lentilles et pois chiches soit 65% des besoins de consommation ». La superficie réservée à la tomate industrielle, en 2019, est de 24.800 ha avec une production de 16.500.000 q. «La projection de production, à l'horizon 2024, sera de 20.000.000 quintaux ». La production des concentrés de tomate est de 86.052 tonnes, en 2019 pour le triple concentré de tomate et de 21.434 tonnes pour le double concentré de tomate. «Les importations en matière de double concentré de tomate sont nulles depuis 2018 et de 6.593 tonnes en 2019 pour le TCT, ce qui a permis d'économiser plus 50 millions de dollars en 2019 par rapport à la moyenne de la période 2013-2015 ». La superficie réservée à l'ail, en 2019 est de 3.000 ha avec une production de 2 millions de quintaux. «L'Algérie, depuis l'année 2018, n'a pas importé d'ail de consommation, ce qui lui a permis de passer du statut d'importateur à celui d'exportateur d'ail, soit un gain de plus 12 millions de dollars ». La consommation nationale moyenne en viandes rouges est estimée à 13,5 kg/habitant/an, «à partir des viandes issues de la production nationale, évaluée à 530.000 tonnes en 2019 (60 % de l'élevage ovin, 30% de l'élevage bovin, 7% de l'élevage caprin et 3% de l'élevage camelin), des viandes importées congelées ou réfrigérées à raison d'1,3 kg/habitant /an». La filière avicole est citée comme «l'une des filières les plus créatrices d'emplois et dont la valeur de la production est estimée à 234.13 milliards de DA ». La situation sanitaire des différentes pathologies existant en Algérie ainsi que les préoccupations des vétérinaires et des professionnels sur le terrain «imposent des actions dont le financement sera supporté par le fonds sectoriel d'un montant de 244 millions de DA ». Le MADR pense qu' «il est devenu primordial de mettre en place un nouveau système de financement agricole, au bénéfice des petites et moyennes exploitations agricoles et la création d'une institution spécialisée dans le financement agricole «sous l'égide de la CNMA ». La ressource financière disponible au MADR pour la prise en charge du programme d'électrification agricole est de 25,925 milliards DA pour un linéaire de 5.000 km à partir de 2020. |
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