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Qu'on ne
s'y trompe pas, la «relative stabilité » du nombre de cas confirmés au
coronavirus durant les trois derniers mois par rapport au mois de juin, où une
hausse importante avait été enregistrée, est une lame à double tranchant. On pourrait continuer encore à fléchir la courbe des cas infectés
au Covid-19 sans pour autant exclure l'effet contraire qui s'ensuivrait dans le
cas d'un relâchement en matière de respect des règles de prévention dans cette
ambiance caractérisée par une faible circulation du virus, qui se fait oublier
par les masses, notamment la distanciation physique, le port du masque et le
lavage fréquent des mains au savon, et qui conduirait fatalement à une explosion
inévitable des clusters par ces temps de rentrée sociale.
Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abderrahmane Benbouzid, a appelé dans ce sens les citoyens à la poursuite du respect des règles de prévention. Attribuant cette situation épidémiologique à «la prise de conscience au sein de la société en dépit des comportements de certains citoyens n'ayant pas respecté les mesures de prévention outre la conjugaison des efforts des autres secteurs», le ministre a souligné que la société «doit coexister avec ce virus pour assurer un retour à la normale notamment avec l'avènement de l'hiver et de la rentrée sociale». L'avenir immédiat fait peser de sérieuses craintes quant à une circulation active, plus virulente, du coronavirus, presque inévitable dans les prochaines semaines. Ce qui est vécu, déjà, par de nombreux autres pays qui enregistrent une nouvelle vague de la pandémie, due au relâchement et à la multiplication des contacts avec la reprise des activités économiques, commerciales et touristiques, pourrait se calquer sur la situation locale si on oublie que le coronavirus ne fait qu'attendre son heure pour nous terrasser. Son heure, ce n'est pas seulement la rentrée sociale, mais également le changement du climat qui provoque un affaiblissement de l'immunité chez les personnes à risque notamment et qui charrie d'autres infections virales, dont la grippe saisonnière. Le mariage attendu entre ces deux maladies, grippe et Covid-19, serait tout simplement explosif. A-t-on pensé à une vaccination massive contre la grippe saisonnière pour éviter une ruée des malades vers les services hospitaliers ? Les symptômes respiratoires entre les deux pathologies donnent un tableau clinique similaire, pouvant aller jusqu'à troubler les diagnostics et créer la panique au sein des citoyens et l'alerte au niveau des services médicaux. La vaccination contre la grippe saisonnière prend, ainsi, une autre dimension à la veille du rendez-vous indiqué pour se faire inoculer le vaccin en question, soit la mi-octobre. De grandes firmes pharmaceutiques ont multiplié par deux leur production de vaccin contre la grippe saisonnière en prévision d'une forte demande mondiale sur ce registre. Tant il est question d'éliminer le doute grâce à un vaccin disponible (antigrippal) et se consacrer à l'essentiel, la lutte contre le Covid-19, dont le nombre d'infections secondaires provoquées par un individu infecté est 2 à 2,5 fois plus élevé que pour celui de la grippe. Le respect des règles préventives s'applique dans les deux cas, mais il est nécessaire de prendre des mesures distinctes pour faire face à chaque virus, particulièrement la vaccination massive contre la grippe saisonnière. |
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