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«La précarité de la
situation sécuritaire prévalant dans la région du Sahel et dans les pays
voisins et la croissance des attaques terroristes et de groupes criminels
organisés dans cette région, nous obligent à redoubler d'efforts afin de
préserver la sécurité nationale».
C'est ce que dit le MAE dans le dernier numéro de la re-vue El Djeïch où il aborde le rôle de la diplomatie algérienne au plan national, régional et international avec certainement comme background le putsch militaire du 18 août dernier qui a renversé le président malien Aboubakr Ibrahim Keïta et l'ouverture de pourparlers libyens au Maroc, un pays qui manœuvre, par ailleurs, pour s'emparer du Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine que préside l'Algérien Smaïl Chergui. Il n'est ni aisé ni rassurant pour l'Algérie de voir que le Maroc a été choisi pour abriter ces deux derniers jours «des pourparlers préliminaires» sur la crise d'un pays qui jouxte près de 1000 km de ses frontières. Alger doit en évidence éprouver la même préoccupation et le même sentiment d'incertitude à l'égard de ce qui se passe au Mali au lendemain de sa prise par des militaires putschistes, la médiation mauritanienne pour l'évacuation, samedi, du président déchu IBK - et de surcroît - vers Abou Dhabi, aux Emirats Arabes Unis qui viennent de déclarer officiellement et publiquement leur alliance avec Israël. Pour rappel, Boukadoum s'est déplacé le 28 août à Bamako pour s'entretenir avec les putschistes et leur proposer une médiation algérienne pour aider le Mali au retour à l'ordre constitutionnel. Il précise à El Djeïch les principes de la diplomatie algérienne «en particulier le respect de la souveraineté des Etats, de leur indépendance et intégrité territoriale, la non-ingérence dans leurs affaires intérieures, le respect des règles de bon voisinage, la promotion du règlement pacifique des différends et le soutien des causes justes». Principes qu'elle fait valoir «dans son voisinage immédiat ou au niveau arabe et africain, ainsi que dans l'espace méditerranéen, lesquels constituent pour notre politique étrangère des espaces importants et prioritaires». «Les relations avec nos partenaires seront évaluées» Le MAE explique, par ailleurs, que «la politique étrangère de l'Algérie accorde aussi une attention particulière au dossier de l'environnement et du développement durable en raison de leur impact direct sur la vie humaine et l'avenir des générations futures, et de l'importance de préserver un environnement sain, notamment à une époque où des pandémies redoutables font apparition à l'instar du Covid-19». A une question sur «l'impact positif» de la politique nationale de défense et celle étrangère sur la diplomatie algérienne, Boukadoum répond : «(...).Je voudrais, à cet égard, rappeler que la politique étrangère de l'Algérie repose sur le triptyque «souveraineté, sécurité et développement » qui lui permet de défendre les intérêts suprêmes de la nation, de préserver la sécurité nationale et l'indépendance de la décision souveraine (...)». Il assure que «nous sommes convaincus que la diplomatie algérienne, de par son histoire riche de réalisations, poursuivra son travail inlassable pour mettre en œuvre les grandes tendances et priorités de la politique étrangère, avec une attention particulière à l'Afrique, et pour accroître notre présence et notre influence dans les régions du Sahel et du Maghreb». Il fait savoir que «la diplomatie algérienne œuvrera également à promouvoir les dynamiques de coopération, de partenariat et d'intégration dans tous les groupements auxquels elle appartient, à savoir le Maghreb, le Sahel, l'Afrique, le monde arabe, la Oumma islamique et l'espace méditerranéen». Il affirme alors que «les relations avec les partenaires stratégiques de l'Algérie seront évaluées pour faire de notre pays une puissance d'équilibre. Les considérations de pragmatisme et de préservation des intérêts de notre pays devraient désormais régir les relations avec les partenaires étrangers de l'Algérie dans le cadre d'une approche «tous-gagnants». Dans ce contexte, dit-il, «je voudrais souligner que la diplomatie algérienne a toujours privilégié l'efficacité à la polémique et aux effets d'annonce(...)». «Des canaux de communication permanents» avec la Libye Le MAE réitère l'approche algérienne au sujet de la crise libyenne que «depuis le début, l'Algérie a tenu à exhorter les parties libyennes à s'engager dans un dialogue inclusif sous l'égide des Nations Unies et accompagné par l'Union africaine et les pays voisins (...), a participé activement, à différents niveaux, à tous les efforts visant à parvenir à une solution politique, en particulier au Sommet de Berlin en janvier dernier, et poursuit actuellement, en coordination avec toutes les parties libyennes et les pays voisins, ses efforts tendant à réunir les parties libyennes et rapprocher leurs positions pour s'engager dans un dialogue inclusif qui aboutira, in fine, à une solution politique consensuelle». Approche qu'il affirme avoir promu «au cours des périples qui m'ont conduit en Libye, où j'ai rencontré les différentes parties libyennes, et dans plusieurs capitales» en faveur d'«une solution politique basée sur un cessez-le-feu, l'abandon des calculs circonstanciels afin d'établir et de renforcer la confiance entre les frères libyens, lesquels doivent s'abstenir de s'appuyer sur des parties extérieures, et le rejet de toute ingérence extérieure, quelles qu'en soient l'origine et la forme, qui reste le principal facteur de prolongation de la crise en Libye». Il note que «l'Algérie maintient des canaux de communication permanents avec les différentes parties libyennes afin de les amener à mettre l'intérêt suprême de la Libye au-dessus de toute autre considération et à privilégier la voie du dialogue qui reste le moyen le plus approprié pour sortir de la crise». Il réaffirme aussi que «la position de l'Algérie sur la question du Sahara occidental est conforme aux principes de sa politique étrangère. Elle soutient fermement le droit du peuple du Sahara occidental à l'autodétermination conformément à la légitimité internationale et aux résolutions pertinentes des Nations Unies et de l'Union africaine». Sahara occidental et politique de bon voisinage Il rappelle qu' «au vu de l'impasse actuelle dans le dossier du Sahara occidental, l'Algérie a appelé, à plusieurs reprises, à la nécessité de nommer un envoyé personnel du secrétaire général des Nations Unies, dans le but de relancer les négociations directes, de bonne foi et sans conditions préalables, entre les deux parties au conflit, le Maroc et le Front Polisario, pour mettre fin à un conflit qui n'a que trop duré, et permettre au peuple du Sahara occidental d'exprimer librement sa volonté. La position de l'Algérie à l'égard du Sahara occidental s'inscrit, bien évidemment, dans le cadre de son ferme engagement en faveur d'une politique de bon voisinage et de préservation de la sécurité et de la stabilité dans la région». A une question sur la lutte antiterroriste et la migration clandestine, Boukadoum explique qu' «en Algérie, nous sommes convaincus que le problème du terrorisme et celui de la criminalité transnationale organisée doivent être résolus dans le cadre d'une approche globale et intégrée, basée sur une synthèse intelligente entre l'aspect sécuritaire pour vaincre les groupes terroristes et l'aspect développement en promouvant le développement dans la région sahélo-saharienne afin de la soustraire de la pauvreté et du sous-développement(..)». De ce point de vue, dit-il, «la politique étrangère algérienne se concentre sur le renforcement de la coopération avec les pays de la région, notamment dans le volet du renforcement de leurs capacités nationales dans le domaine de la lutte contre le terrorisme(...). L'Algérie a appelé «à l'urgence d'une solution politique pour restaurer la stabilité et l'autorité de l'Etat sur l'ensemble du territoire malien, dans lequel la situation s'est gravement détériorée en raison des répercussions de l'instabilité en Libye et des flux d'armements en provenance de ce pays vers la région sahélo-saharienne». Il affirme que «l'Algérie travaillera sans relâche pour surmonter les difficultés rencontrées dans la mise en œuvre de l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d'Alger, qui est le seul cadre acceptable pour toutes les forces et parties politiques maliennes pour restaurer la stabilité et bâtir des institutions nationales fortes(...)». |
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