Peut-on considérer, à la veille de la rentrée scolaire
fixée au 4 octobre prochain, que ce début des cours de révision au profit des
candidats aux examens du baccalauréat et de fin de cycle moyen fasse office
d'échantillon test de l'efficience du protocole sanitaire, mis en place par le
département de l'Education nationale pour la prévention contre la propagation
du nouveau coronavirus ? Difficile de voir plus loin que le temps réservé à ces
cours de révision et l'organisation des examens. Malgré le
ton rassurant du ministre de l'Education nationale, Mohamed Ouadjaout,
qui a soutenu mardi dernier que le gouvernement et toutes les autorités locales
se sont attelés et s'attèlent encore à la réunion de tous les équipements
nécessaires à la mise en œuvre du protocole sanitaire, et le secteur s'engage
au respect «strict et rigoureux» de l'ensemble des gestes barrières, afin de
garantir le bon déroulement des prochaines échéances, l'inquiétude de nombreux
parents d'élèves et d'enseignants n'est pas pour autant dissipée. Dans l'immédiat, la situation est gérable avec cette reprise « très
partielle » des cours réservés à la préparation psychologique et pédagogique
des élèves de classes d'examen, garantissant une sécurité parfaite aux
concernés et aux personnels qui les ont accueillis dans des établissements
scolaires, désignés comme centres d'examen, aménagés, nettoyés et désinfectés,
ainsi que l'organisation dans les mêmes conditions des deux examens (le 7
septembre prochain pour le BEM et le 13 septembre pour le baccalauréat), mais
qu'en sera-t-il le 4 octobre prochain et les mois qui suivront? C'est la
question pertinente que se posent les représentants des enseignants et autres
parents d'élèves, qui craignent des départs de foyers épidémiques à partir des
établissements scolaires. Le danger est que les jeunes, qui ont le profil des
porteurs asymptomatiques du Covid-19, et qui faussent ainsi toute adaptation
des mesures de prévention, peuvent ainsi propager le virus sans s'en rendre
compte au sein des enseignants, des personnels de soutien administratif et au
sein même de leurs familles. Une chose est sûre, l'année scolaire qui pointe du
nez reste très incertaine, intimement liée à l'humeur du Covid-19, à l'image de
la précédente qu'on a dû écourter à cause de la pandémie. On a beau dire que le
risque de la propagation du virus est éloigné grâce au protocole sanitaire mis
en place, mais il faut compter sans les comportements insouciants des élèves et
d'autres adultes, à l'image de ce qu'on voit dans la vie quotidienne, et
prévoir le relâchement des plus sérieux en matière de respect du protocole en
question, dont la discipline pourrait s'user à la longueur de l'année. Et, même
si on s'avise d'appliquer ce protocole sanitaire d'une manière stricte et
rigoureuse tout au long de l'année scolaire, c'est-à-dire se consacrer
entièrement à veiller au respect de la distanciation physique, le port des
masques, la mesure de la température des élèves et autres opérations de
nettoyage et de désinfection des espaces à l'intérieur des établissements
scolaires, le côté pédagogique y laisserait des plumes.
Sans parler de cette dure réalité qu'est la possibilité de
refermer carrément les écoles dans le cas de l'apparition de foyers
épidémiques. Seule la mise sur le marché d'un vaccin anti-Covid-19, qu'on
devrait inoculer en priorité aux enseignants, avec les personnels de la santé
et les personnes fragiles, pourrait réellement sauver l'année scolaire. Et
toute l'humanité d'ailleurs.