La
différence entre les deux images était trop grande et a fini par attirer notre
attention. Mardi soir, à la suite de leur victoire sur Leipzig, les joueurs
parisiens exultaient et dansaient sur la pelouse du stade. Le lendemain, après
leur qualification, les Munichois se congratulaient, sans plus. Ce contraste
s'explique aisément. Alors que c'est la première finale pour les Parisiens, les
Allemands disputeront ce soir (20 h 00) leur onzième finale. Il reste à savoir
qui aura le plus « faim » et remportera la coupe aux « grandes oreilles ».
Depuis mercredi soir, le débat sur cette finale idéale s'est enclenché.
Journalistes et consultants télé se sont livrés à des analyses avec force
arguments. Et les pronostics sont partagés. « Ce sera du 50 - 50 entre les deux
rivaux qui ont des forces, mais aussi des faiblesses », dira l'un d'eux. Pour
le Brésilien Andersson, ancien joueur, de l'OL, « Paris SG est mieux armé que
le Bayern ». Son avis est quelque peu conforté par des observateurs
d'outre-Rhin qui se méfient de l'équipe parisienne et de son duo Neymar - Mbappé. De fait, les
Munichois n'ont pas réédité la même performance face au Barça. Est-ce la raison
qui explique sa qualification assez ardue face à l'OL ? Il a été dit que les
poulains de Rudi Garçia ont manqué de réussite au
début du match, donnant les sueurs froides aux champions d'Allemagne. « Sous
son air de machine, le Bayern a des faiblesses que les Parisiens pourraient
exploiter », souligne un expert. Ce dernier fait allusion au secteur défensif
où le chef de file Boateng n'a plus ses jambes de 20
ans, alors que le latéral gauche Davies (révélation de cette saison), abandonne
trop souvent son poste, rappelant ainsi qu'il était un ancien ailier. Par
ailleurs, la rencontre face aux Lyonnais nous a permis d'établir un constat qui
pourrait être inquiétant, à savoir le positionnement de la défense. Elle laisse
de l'espace par sa montée et mise parfois sur la « ligne » du hors-jeu. Le hic,
c'est que l'alignement n'est pas parfait à tous les coups, loin de là. D'où les
brèches où pourraient s'engouffrer les attaquants parisiens. Désireux de cacher
ses intentions, Thomas Tuchel a instauré un black-out
total quant à la composition du onze-type et de la
tactique adoptée. C'est compréhensible avant une telle échéance historique pour
le club qui l'emploie, surtout face à un tel rival face auquel il présente un
bilan défavorable, avec trois victoires, cinq nuls et dix défaites. Néanmoins,
on n'imagine pas qu'il va chambouler une équipe-type qui lui a donné de fortes
satisfactions. Il espère même la renforcer avec les rentrées de Navas et Veratti. Il est certain
que l'expérience du gardien du Costa Rica sera précieuse, alors que la présence
de l'international italien était incertaine mais qui figurera sur la feuille de
match. Finalement, il n'y aura de suspense que pour un seul poste au milieu aux
côtés de Marquinhos et Herrera. S'il y a un bémol, il
concerne les latéraux Kehrer et Bernat.
Le premier aura la tâche d'empêcher les centres de Coman
et même du latéral Davies, très offensif, tandis que le second sera face à un
adversaire en forme, l'ailier international Gnabry.
Si on peut imaginer que le Polonais Lewandowski aura
droit à une surveillance particulière, une mission qui devrait échoir, tour à
tour, à Kimbempe et Marquinhos
selon la situation du moment, il ne faudrait pas oublier Muller, l'homme à tout
faire de cette équipe. Evidemment, le coach du Bayern et après les sueurs
froides du début du match face à Lyon, est appelé à donner des consignes
spéciales au duo Goretzka - Kimmich,
dont dépend l'équilibre général. On devrait donc assister à une bataille du
milieu à l'issue incertaine. Quant aux deux gardiens, ils doivent s'attendre à
être sollicités et leur rôle sera primordial. Face à Lyon, les Bavarois ont
desserré l'étreinte après l'heure de jeu.
Les
experts voient dans cette attitude le souci de préserver leurs forces en vue de
la finale, sachant que les Parisiens ont bénéficié d'une journée de repos
supplémentaire, ce qui est le lot des compétitions de ce genre. Après avoir
visionné la vidéo du match contre Lyon, le coach du Bayern a décidé d'apporter
des retouches pour résister aux attaques rapides du trio Mbappé
- Neymar - Di Maria. La question est donc de savoir
qui soulèvera la coupe 2019-2020 au format si spécial ? En vérité, tout peut
arriver entre deux belles équipes dotées de joueurs parmi les meilleurs du
monde et qui méritent de disputer cette finale ouverte à tous les pronostics.