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Après la
révision de la Constitution, les chantiers de réformes administrative
(numérisation des services publics) et économique (relance de la croissance et
priorisation des projets d'investissement) s'avèrent plus chronophages que
souhaités. Un dilemme s'installe : faut-il parer au plus urgent ou refonder
l'économie ? L'on peut penser que l'on peut mener l'une et l'autre en même
temps, c'est oublier : d'abord, que les ressources (financières mais surtout
humaines compétentes) sont limitées, et, ensuite, que les champs social et
politique sont en ébullition.
Le président de la République sait cela. Il s'empresse de presser le Premier ministre et son gouvernement à aller au charbon, au plus vite. Or, une équipe, aussi volontariste et enthousiaste soit-elle, ne peut gagner face à la lourde machine de l'Administration (centrale et locale), gangrenée de surcroît et par la «petite» corruption, et la «grande» corruption -cette dernière étant dans le collimateur des services de sécurité. Ce troisième chantier présidentiel -la lutte contre la «corruption» (et pas seulement contre la Issaba)- est en vérité, à lui seul, tout un programme tant qu'il est vrai que le simple appel aux consciences, à la foi, à l'éthique, à la loi n'est qu'un vœu pieux ! La lutte contre la «corruption» (petite et grande) est une priorité nationale d'urgence tout autant que la lutte contre le terrorisme : tout doit être mis en œuvre sans ambages ni tergiversations pour l'éradiquer jusque dans la moindre tentative? de karama ! Car, en premier lieu, l'on ne pourra avoir des élections propres et transparentes si on laisse proliférer toutes ces associations dites caritatives -venant au secours des nécessiteux- et qui, en réalité, ne sont que des antennes, des relais aux forces politiques, soit à la recherche d'une nouvelle virginité (FLN-RND), soit en quête d'élargissement de leur base sociale (islamistes de tout bord). Ces associations corrompent le corps social; elles distribuent de la « farine » pour acheter des voix ! Et, en second lieu, la numérisation accélérée de l'Administration et des services publics, malgré le manque flagrant de moyens et de compétences humaines qualifiées, perturbe la «petite» corruption et la rend plus vorace et aussi plus «intelligente» : elle a d'ores et déjà appris à contourner (détourner à son profit) les procédures de transparence des prestations au service des usagers (notamment des entrepreneurs et des investisseurs au plan local : des directions de wilaya, des agences ou des banques). En somme, elle ne lâchera pas tant qu'avec une main de fer, la justice et la police judiciaire ne viennent y mettre le holà ! Une fois levé ce goulot d'étranglement des décisions et mesures des politiques publiques de relance et d'investissement, la confiance des acteurs économiques nationaux et internationaux peut s'instaurer et le climat des affaires s'améliorer. Seulement, l'année sociale en cours (septembre 2020 à septembre 2021) est lourde de dangers, d'écueils, de défis. Nous avions précédemment insisté pour dire que le «cycle politique» ouvert par le 22 février 2019 est, sous certains angles, comparable à celui ouvert par le 5 octobre 1988, et ce, en particulier, dans les premières années de chacun de ces cycles : 2019-22 en comparaison à 1988-91 avec leurs errements politiques et institutionnels (et la chasse aux sorcières dans l'encadrement militaire, surtout des services de renseignement). La question qui se pose est celle de savoir : si les dirigeants et la classe politique sont-ils capables de capitaliser cette expérience ? Et ainsi de ne point reproduire les «externalités», soit les effets dévastateurs collatéraux du changement en cours. |
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