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![]() ![]() ![]() ![]() Au moment où le nombre de nouveaux cas de
contamination par Covid-9 annoncé est devenu chaque jour plus important, il a
été décidé de lever certaines restrictions de déplacement et de rouvrir des
espaces publics à haut risque. Nous ne pouvons pas nous substituer aux
spécialistes sanitaires qui savent très bien ce qu'ils font ni aux pouvoirs
publics qui possèdent des données précises sur la pandémie, mais nous voulons
parler surtout de ce qui se passe sur le terrain. Bien sûr, nous constatons que
de plus en plus de citoyens, grands et petits, hommes et femmes, portent un
masque de protection, et c'est tout. Nous avons l'impression d'être tombé
directement face au «m'as-tu vu» et la bavette, souvent rabaissée au-dessous de
la bouche ou du menton, n'est là que pour éviter une éventuelle amende qui n'a
d'ailleurs touché que de rares personnes - à l'échelle nationale - faisant fi
de tous les risques d'attraper ce maudit virus qui a chamboulé notre vie de
fond en comble. La distanciation sanitaire n'est plus qu'un vain mot, les gens
se pressent autour de n'importe quoi sans prendre aucune précaution et vous
n'avez pas intérêt à faire une remarque à qui que ce soit, il vous répondra
vertement. Nous avons oublié les morts dont le décompte passe pratiquement
inaperçu, comme si c'était devenu une habitude, nous avons aussi oublié les
dures journées de confinement que nous avons passées, obligés de rester à la
maison car la peur était là, réelle, qui nous poussait à prendre les précautions
les plus drastiques pour éviter la contamination. Avec le temps, la chose est
devenue banale, plus banalisée encore par les commentaires «savants» d'une
grande partie de la population qui affirme que ce n'est qu'une grippe un peu
plus sévère que celles que nous connaissons ou qui déclare que ce n'est qu'un
avatar, que le virus est désormais vaincu. Certains estiment qu'ils sont
immunisés contre la covid19, d'autres qu'ils ne seront pas atteints car ils ne
s'approchent pas trop des gens ou encore invoquent des raisons plus farfelues
les unes que les autres. A cause de ces comportements que nous n'arrivons pas à
qualifier, les gens viennent maintenant vous serrer la main, partagent un café
dans le même gobelet avec leurs «amis» (les scènes sont vraiment cocasses et
dangereuses), se mettent à plusieurs, en se serrant, pour regarder une partie
de dominos jouée en pleine rue et bien d'autres comportements dangereux encore.
Pendant quelques semaines, les commerçants avaient un chiffon imbibé d'eau de Javel
pour essuyer les pièces de monnaie, on ne le voit plus que rarement maintenant,
et bien d'autres habitudes que nous avons cru entrées dans nos mœurs par le
biais de ce virus et qui ont été abandonnées. Maintenant que les cafés et les
restaurants ont été rouverts, c'est pire encore. Les gens se mettent à trois ou
quatre à la même table, y restent des heures à discuter sans porter de bavettes
ni prendre la moindre précaution. Le cafetier vous ramène votre consommation
sans qu'il porte de masque et vous rend la monnaie en la déposant sur le
comptoir ou sur la table, et encore d'autres actions plus dangereuses les unes
que les autres. Au niveau des restaurants, c'est la même chose, le pain est
déposé sur les tables dans des paniers que chacun peut toucher comme il veut,
les assiettes sont «lavées» dans la même eau noirâtre et ni le chef cuisinier,
ni ses collaborateurs ne portent de masques de protection, encore moins le
serveur. Ou le portent au-dessous du menton, ce qui ne change absolument rien.
Enfin, dans les mosquées, les gens observent tant bien que mal les mesures de
protection, souvent avec réticence, mais nombreux sont ceux qui essaient
d'entrer sans masque (oublié à la maison, disent-ils), ne ramènent pas de tapis
de prière avec eux ou tentent d'éviter de se faire prendre la température. Pour
le moment, les agents chargés de faire respecter ces mesures parviennent plutôt
à faire entendre raison à leurs vis-à-vis, mais ils pourront tenir combien de
temps ? Etre confronté aux mêmes problèmes quatre fois par jour, avec presque
les mêmes personnes et pour les mêmes motifs, a de quoi décourager les plus
durs d'entre nous. C'est aussi le cas dans les lieux de détente ou à la plage
où la distanciation physique se rétrécit de plus en plus et où les mesures de
prévention sont foulées allègrement aux pieds. Il faudrait surtout que nos
concitoyens comprennent qu'il y va de notre vie, de notre bien-être, de
l'avenir de nos enfants, qu'il ne faut surtout pas prendre la chose à la
légère, que les mesures de prévention sont obligatoires non pas parce qu'elles
sont décidées par les pouvoirs publics, mais parce que c'est le seul moyen de
nous prémunir contre ce mal mortel.
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