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« Le président de la
République a tracé les indicateurs d'un plan de relance économique et lui a
fixé le cadre général qui doit déterminer les politiques économiques et
sociales à venir ».
Ce sont les précisions du 1er ministre lors de la clôture hier de « la conférence nationale sur le plan de relance pour une économie nouvelle » dont les travaux se sont tenus pendant deux jours au CIC Abdelatif Rahal de Club des pins. Abdelaziz Djerad a expliqué que «ce plan repose sur l'hégémonie de la loi, l'égalité des chances et la pratique participative dans l'élaboration des politiques et la réalisation des disponibilités financières, le renforcement des entreprises, l'élévation du niveau et des compétences de la connaissance ainsi que le renforcement du rôle du secteur privé et les entreprises de la société civile (...)». Des points d'ancrage du plan en question, Djerad en a évoqué « la diversification économique par l'encouragement de l'investissement productif et les industries de transformation, la révision de la règle 51/49, la suppression du droit de préemption et son remplacement par une autorisation délivrée par le gouvernement, la suppression de l'obligation d'un financement local pour les investissements étrangers et la suppression du système préférentiel pour l'importation des SKD/CKD, la valorisation des ressources naturelles (en particulier minières), la substitution des produits importés par ceux transformés localement pour préserver les réserves de change, la promotion du tissu industriel avec une attention particulière aux PME-PMI et start-up». Il souligne en même temps «l'obligation pour le gouvernement d'activer l'opération de la transformation énergétique et environnementale (...)». Il affirme par ailleurs que «nous œuvrerons pour que ce plan préserve le caractère social de l'Etat» et pour «la libération des initiatives de toutes les entraves bureaucratiques (...)». Références pour « un plan de relance » Ce sont là les grandes lignes du «plan de relance pour une économie nouvelle» tirées du « volet économique du plan d'action du gouvernement » contenues dans le document qui a été remis aux participants en même temps que celui portant «les orientations et décisions à caractère économique données par le président de la République lors des différentes réunions des Conseils des ministres ». D'ailleurs, les 11 ateliers qui ont été animés par divers acteurs de la scène économique et sociale nationale se sont inspirés en général de ces deux documents pour formuler leurs recommandations. C'est conformément à ces références qu'ils ont mené leurs discussions et débats autour du «développement agricole, industriel, minier, des ressources énergétiques, du financement de l'économie, facilitation de l'investissement, microentreprise et start-up, des secteurs de soutien, de la maîtrise du commerce extérieur, de l'industrie pharmaceutique et de la filière BTPH». Pratiquement, tous ont recommandé «des réformes structurelles profondes» dans les secteurs proposés à débat. Il est demandé pour l'agriculture «une révision urgente des dispositifs de soutien, une réorientation des subventions notamment pour les cultures stratégiques, l'assainissement du foncier agricole, révision du droit marchant du droit de concession sur les terres publiques, nécessité de leur remembrement, révision du système de concession des terres agricoles et des parcours steppiques, révision du cadre réglementaire, régler les dysfonctionnements des marchés, réorganiser la profession en coopératives ou groupes d'intérêts...». Au titre du développement industriel, il est recommandé de « recenser en premier les possibilités et moyens nationaux dans le secteur, la révision du code du travail et de la loi sur l'investissement (...) ». Le développement minier devra se faire sur la base « d'une politique nationale d'exploitation et d'exploration qu'il faudra élaborer, simplification des procédures, refonte du cadre réglementaire, établissement d'une liste des minéraux stratégiques, actualisation des études de 1970 et 80 ». Exigence de « réformes structurelles profondes » Les énergies nécessitent selon les experts « des actions immédiates pour opérer une mutation profonde du secteur et ce par la digitalisation, la transformation locale, conversion du modèle énergétique national (mix), réorienter l'utilisation du gaz naturel vers des industries productives qui n'en bénéficient qu'à hauteur de 20%, harmoniser les cahiers des charges pour réduire les coûts et les nombreux échecs pour le développement des énergies renouvelables, réduction de l'importation du gasoil d'ici à 2021 ». Pour le financement du développement, il est recommandé « la création d'une autorité de régulation et de contrôle pour superviser les réformes, les gestionnaires des banques doivent prendre plus de risque pour les investissements, révision des politiques des changes, rationalisation de la dépense publique pour éviter à l'Etat la vulnérabilité et les chocs externes, aménager un flottement progressif du taux de change ». Les facilitations pour investir doivent engager, selon ceux qui en ont débattu, «la simplification des procédures, de l'accès aux ressources publiques, au marché, mise en place d'un guichet unique après clarification du concept et du cadre légal, alléger les lourdeurs pour la création d'entreprises, supprimer les autorisations (élément de blocage), réviser le code du commerce, le code des procédures civiles et administratives, mettre fin à la concurrence déloyale du marché informel, décentraliser la décision avec de larges prérogatives aux services déconcentrés, mettre en place une commission d'arbitrage et un organisme de veille et d'intelligence économique indépendant du gouvernement ». Les créateurs de start-up demandent «une cartographie et une plateforme numérique pour les mettre en relation, classer les filières prioritaires, mettre en place des conseils de wilaya et inculquer la culture de l'entreprenariat innovant et à risque à l'école et à l'université ». L'atelier du commerce extérieur a alerté sur «les règles d'origine et la surfacturation, nécessité de mettre en place un comptoir pour l'exportation, un couloir vert, numérisation de toutes les données et leur mise à la disposition de tous les acteurs ». L'industrie pharmaceutique a besoin «d'un plan d'urgence pour lever toutes les entraves qui bloquent l'enregistrement des médicaments produits localement, la mise en place d'une commission pour déterminer les prix, l'agence des produits pharmaceutiques doit être mise sous la tutelle de l'industrie pharmaceutique (actuellement sous tutelle de l'Industrie), lever les restrictions du ministère de la Défense sur les produits chimiques nécessaires à la production pharmaceutique pour faire face aux pandémies, permettre la production locale de vaccins et de produits de biotechnologie ». Et le secteur du tourisme ? Le BTPH devra «éviter le plus possible le recours aux entreprises étrangères, doit adapter les cahiers des charge au poids des projets (...)». L'atelier du développement des secteurs de soutien a planché sur « les secteurs transversaux, la logistique, les transports... ». La facture de la logistique « doit impérativement baisser parce qu'elle coûte à elle seule 35% du prix de la marchandise, nécessité de développer le transport ferroviaire parce que moins cher et il réduit la pression sur les routes, créer des compagnies nationales Low cost et Charter, mise à niveau des sports, réduction des coûts à l'import et à l'export, créer un observatoire national pour le transport maritime ». Interrogés sur «l'omission» du secteur du tourisme dans ce « plan de relance pour une économie nouvelle », des cadres du 1er ministère nous font savoir que «nous l'avons inclus dans le thème relatif au développement des secteurs de soutien». Mais ni les discours politiques encore moins les rapports des ateliers n'en ont fait cas. «Certes, on reconnaît qu'il est générateur de richesses, d'argent et même de bien-être pour les citoyens, le secteur du tourisme mérite des assises à lui tout seul...», nous affirment-ils. Ils avouent avec un sourire qu' «on s'est perdu dans les concepts entre conférence, tripartite ou simplement rencontre, on l'a oublié...». L'on nous dit que « c'est le ministère délégué auprès du 1er ministre, chargé de la Prospective, qui a identifié les thèmes à débattre sous la supervision de Khelaf, conseiller du président et de Bouzeboudjen, du cabinet du 1er ministre ». En tant que modérateur de la lecture des rapports des ateliers, le président du CNES a fait savoir qu' «un rapport final sera élaboré par une commission spécialisée à partir de ces recommandations, il sera remis pour examen en réunion du gouvernement et en Conseil des ministres pour décider de son exécution». |
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