Parce que
tout homme politique est, au sens fort du terme, un homme politique qui «
promet », en quoi nos politiciens à nous sont-ils différents dans l'art de
vendre de la flotte à une baleine menacée... de mourir de soif ?! Sinon, que peut représenter le vide ou le trop-plein
politique dans un pays où le Premier des ministres himself
se plaint que « 80% des décisions du président de la République ne sont pas
exécutées » par les fieffés bureaucrates et autres « contre-révolutionnaires »
? « Selon les chiffres que j'ai reçus, 10 à 20% seulement des orientations du
président de la République ont été appliquées », a confié, comme impuissant,
Abdelaziz Djerad. Même si « 80% des Algériens se
contentent d'un hamdoulah » du bout des lèvres !
C'est que les premiers ayants droit à disposer du destin collectif national
sont ceux-là mêmes qui ont compris que le premier de(s) droit(s) est de faire
croire aux autres que celui qui tire, use le premier d'une arme, fût-elle en
caoutchouc recyclé, vaut toujours mieux que celui qui l'a fabriquée ? Parce que
faire de la « boulitique » à la manière de l'autruche
-seul animal officiellement doué de sens politique- est un peu comme raboter
une urne piégeuse de voix détournées, rafistoler des
isoloirs qui ne cachent plus rien, ou apprendre au peuple des votants à (sur)
vivre avec un sourire jaune, le rire n'étant plus le propre de l'homme
politique? La politique étant, chez nous, l'art de toujours faire croire aux
autres que toutes les « bonnes idées » ne peuvent venir du peuple d'en bas,
cela reviendrait presque à faire avaler un œuf pourri à une poule «ménopausée»
! «Théoriquement parlant», l'idéal politique étant de rendre possible ce qui
est nécessaire, qui se souvient de cet homme politique bien de chez nous, «
virtuose du genre », qui avait un jour déclamé -sans trembler- s'être gouré de
peuple et donc de société, et qu'il fallait, en toute « logique manichéenne »,
suspendre toute activité politique de « son » Parti jusqu'à ce que le pays...
importe un autre peuple !... Mais au lieu d'en sourire, un autre « homme boulitique » préféra en chialer en pensant que des « ghachi » ne peuvent valablement faire l'équivalent d'un
peuple de votants, voter étant in fine un acte
d'insoumission policée. Et comme l'argent aide à supporter la pauvreté, la
politique selon le mode opératoire local, est de toujours apprendre au peuple
que le meilleur moyen de prendre un train à l'heure, c'est de s'arranger pour
rater le précédent. Mais comme rien n'est plus sérieux que la politique, Dieu
créa le sens de l'humour chez le commun des politicards pour penser mordicus
qu'on ne peut gagner et dépenser de l'argent en même temps, d'où le choix
difficile à faire entre un « vendeur de rêves » et sa propre tronche. Parce que
l'on ne ment jamais assez qu'avant les élections, pendant la guerre et après la
chasse, un traître reste, aussi, un homme politique qui quitte son parti pour
s'inscrire à un autre. Par contre, un converti est un homme politique qui
quitte son parti pour s'inscrire au vôtre. Rien que ça ! L'homme politique
étant lui-même un miroir qui ne réfléchit pas avant d'envoyer son image aux
autres, un politicard est un peu comme, quand un philosophe qui, avant de
répondre à votre question, vous ne savez plus ce que vous lui avez demandé. Et
si la différence « fatale » entre une dictature et une démocratie est un peu
comme choisir entre « ferme ta gueule » et « cause toujours », la politique en
version vernaculaire est le portrait sans fard ni vernis frelaté de ceux qui la (dé) font ; c'est un peu comme les jambes, il y en a qui
les utilisent pour marcher et d'autres pour faire leur propre chemin.
Un
politicien honnête étant selon la légendaire vox populi celui qui reste fidèle
à celui qui l'a acheté, il faut croire que ça arrive que la vérité sorte de la
bouche d'un politicien. Mais c'est toujours parce qu'un journaliste à la plume
érodée a dû mal comprendre ! Et comme on entre en politique avec un bel avenir
devant soi et on en sort avec un terrible passé, la seule explication qui
vaille vraiment pour apprendre à ne jamais déprimer du « sérieux apoplectique »
de nos hommes politiques est celle de croire que cette « engeance » pas comme
les autres, ne fait, au mieux, que quelques années de Droit, puis toute une vie
de travers !