![]() ![]() ![]() ![]() Les descendants des Ouled-Sid Cheikh gardent toujours en mémoire la triste
journée du dimanche noir du 15 août 1881 date à laquelle fut entièrement
détruit le mausolée de Sid Cheikh par le général français Oscar De Negrier, contre des innocents suite à la défaite des hordes
sauvages conduites par les colonels Beaupretre et Innocenti lors de la célèbre bataille de Tazina, à quelques encablures seulement, du chef-lieu de la
daira de Chellala, écrasées
par les courageux guerriers sous la houlette de Cheikh Bouâmama
les 14 et 15 août de la même année. La petite bourgade d'El-Abiodh fut mise
à sac par des militaires déchaînés. La cavalerie française avait subi peu avant
de lourdes pertes en hommes et en moyens, des colonnes entières décimées par
les hommes de Bouâmama. Le général De Négrier fou
furieux, s'en est pris aux habitants de la ville d'El-Abiodh.
La zaouïa fut pillée, les maisons détruites à coups de canon, des céréales et
des vivres furent brûlés sous les yeux des habitants sans défense. Jeunes et
vieux, femmes et enfants passèrent sous les armes de la soldatesque française.
Et pour achever sa sinistre besogne, le général sanguinaire fit sauter à coups
de dynamite la coupole du mausolée du Saint Sid Cheikh dont le corps a été
exhumé et déposé à plus de cent kilomètres, dans les entrepôts de la caserne de
Gerryville. Un évènement douloureux vécu par la
population des Ouled Sid Cheilkh
au même titre que celles du reste du pays à la même époque, qui a coûté des
centaines de vies humaines. Terrorisés les rares survivants n'ont dû leur salut
qu'à la fuite vers les hautes montagnes de Tismert
pour s'y réfugier. De Négrier fit brûler la mosquée, des centaines de livres et
de documents de la bibliothèque de la zaouîa, des
centaines de tombes furent profanées, en sus de 3.000 palmiers coupés au ras du
sol. Selon de nombreux témoignages concordants, recueillis par l'historien
Youcef Mohamed Boudiaf, les escadrons de l'infanterie coloniale de l'époque,
ont mis en œuvre, comme leurs pairs, la politique de la terre brûlée. Les
hordes coloniales s'emparèrent de plus de 500 chevaux et plus de 2.000
dromadaires et pire encore ils détruisirent les sources et les puits qui
alimentaient la population locale en eau potable. Un évènement tragique qui
hélas passe chaque année, inaperçu. Il s'agit d'un pan de l'histoire d'une
population qui a payé un lourd tribut au même titre que d'autres, à la même
époque dans le reste du pays. Le moment est venu de rappeler aux générations
montantes la glorieuse épopée des hommes de Cheikh Bouâmama.
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