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L'été 2020 restera gravé
dans la mémoire des Oranais. Une saison particulière marquée par de fortes
chaleurs et également par une crise sanitaire jamais vécue, à ce jour. Si
d'habitude Oran est très prisée par les touristes étrangers comme nationaux
pour sa corniche, ses belles plages, ses soirées animées et également ses
artères et quartiers commerçants à l'exemple de Mdina
Jdida, cette année, la situation est tout autre. La
Covid-19 a fini par changer les habitudes et les Oranais sont contraints de
s'adapter aux restrictions sanitaires et faire des concessions sur de
nombreuses activités et loisirs qui jusque-là emplissaient bien les journées et
les soirées.
En effet, Oran vit au rythme de cette pandémie qui hante les esprits et continue à alourdir, chaque jour, le bilan des morts et des contaminés, partout dans le monde. Si certains craignent pour leur vie, en prenant toutes les précautions, d'autres au contraire bravent l'interdit et continuent à négliger les gestes barrières et les dispositions prises, afin de lutter contre ce virus mortel. L'été à travers les quartiers d'Oran ne ressemble guère à ceux passés. Au centre-ville du côté du boulevard de la Soummam, la vie a vraiment changé depuis l'apparition de la pandémie, selon un riverain. «On ne voit plus le va-et-vient des fêtards, les touristes qui déambulaient le long de cette artère et les visiteurs qui affluaient de partout pour assister aux soirées d'été au Théâtre de verdure ?Hasni Chakroun'», nous dit notre interlocuteur. Ce changement dans les habitudes de chacun est difficile à accepter pour de nombreux riverains qui appréciaient les sorties nocturnes et les terrasses en plein air. La peur de contracter le virus et le couvre-feu imposé par les pouvoirs publics ont fini par décourager la plupart, même si quelques téméraires font l'exception. Le centre-ville est mort la nuit, nous dit-on. Idem pour d'autres quartiers et rues d'Oran où le cœur n'est plus à la fête et aux virées en mer. «Au quartier populaire d'El Hamri, certains habitants ne semblent pas se soucier du danger de la maladie et continuent à vivre comme si de rien n'était», lance un habitant. Certains magasins restent ouverts jusqu'à une heure tardive de la nuit, des mariages sont célébrés et plusieurs personnes, des jeunes surtout, papotent sur les pas de porte, de longues heures après 20h, le plus souvent sans bavette. Chaque soir, ils sont nombreux à se donner rendez-vous au bas des immeubles, pour jouer aux dominos, siroter un thé ou prendre l'air en ces temps de canicule et de pandémie. Ces comportements «négatifs» sont malheureusement signalés dans plusieurs quartiers d'Oran à l'exemple de Petit Lac, Derb, Maraval entre autres. A la cité Lescure, en plein cœur de la ville, une grande cour sert, chaque soir de lieu de rencontre pour des dizaines de voisins. « Les familles en ont ras-le-bol d'être enfermées et stressées », lance-t-on. Au quartier des Castors et à Petit Lac, à l'exception de quelques regroupements de voisins, tout est fermé. L'été 2020 ne ressemble guère aux étés précédents. Craintes, stress et dégoût, imprègnent le quotidien des familles. Il faut cependant souligner que de nombreux jeunes sont conscients de la gravité de la pandémie et disent avoir peur de contracter le virus et préfèrent éviter les distractions de l'été synonymes de contamination. Ils disent ne pas comprendre ceux qui vont à la plage, et continuent à se comporter comme si la situation était normale. Les services de la Santé ne cessent de multiplier les appels à la prudence et la vigilance. La situation est devenue, de plus en plus, inquiétante ce qui souligne clairement la dangerosité de cette pandémie et l'urgence de se conformer aux règles dont le respect des gestes barrières, le port de la bavette et le respect de la distanciation sociale. |
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