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Football - Relation MJS - FAF: Conflit réel ou emballement médiatique ?

par M. B.

Nous assistons, malheureusement, ces dernières semaines à une interminable guerre de communiqués et autres déclarations entre les différents acteurs du sport en Algérie et plus particulièrement ceux de la balle ronde.

Si certains dirigeants, comme le président de la LFP, Abdelkrim Medouar, préfèrent aller dans le sens du vent et prendre la vague la plus haute, tout en changeant de fusil d'épaule à chaque fois que la situation le permet, il n'en demeure pas moins que d'autres dirigeants essayent tant bien que mal de terminer, sans trop de casse, cette saison sportive 2019 - 2020 pas comme les autres.

C'est le cas du président de la FAF, Kheireddine Zetchi et de son bureau fédéral, confrontés à une déferlante de critiques et autres attaques avant même la consécration de l'équipe nationale de football en terre égyptienne. Zetchi, qui a réitéré sa décision de départ à la fin de son mandat, n'est pas épargné par les soi-disant donneurs de leçons, l'accusant d'avoir été parachuté par l'ancien système, au détriment de tout ce qu'il a pu accomplir au cours de son actuel mandat. Aujourd'hui, le refus que vient de réserver le ministère de la Jeunesse et des Sports à la FAF, qui a demandé l'autorisation d'organiser une AGEx pour trancher sur l'avenir des championnats, a relancé les spéculations au sujet des relations qualifiées de «tendues» entre la tutelle et l'instance footballistique nationale. Or, le ministre du secteur, Sid Ali Khaldi, ne voit pas les choses sous cet angle-là.

Pour lui, il s'agit tout simplement d'une question purement réglementaire, comme pour dire qu'elle ne méritait pas toute cette agitation médiatique. Aussi, le chargé de communication de la FAF, Salah-Bey Aboud a indiqué récemment que la relation entre la fédération algérienne de football et le MJS est excellente et que la FAF n'entrera jamais en conflit avec la tutelle. Ceci dit, la démarche initiée par la fédération de recourir à une consultation écrite pour se prononcer sur l'avenir de la saison 2019-2020, est une démarche réglementaire, approuvée par la FIFA et même le MJS, comme expliqué dans son dernier communiqué.

Il s'agit d'une inspiration pour élargir la discussion et demander l'avis de certains membres de l'AG pour essayer d'avoir le consensus le plus large possible.

C'est une consultation que la FAF a le droit de faire, au même titre que le remaniement dans le système de compétition, qui reste des prérogatives exclusives de la fédération après avoir été adopté par l'AGEx du 19 septembre 2019. Pour rappel, le formulaire envoyé par la FAF aux concernés propose d'abord deux choix : poursuite ou arrêt de la saison. Dans le cas où la seconde option est cochée, chaque membre aura à choisir entre A, B et C qui équivalent à : saison blanche (résultats de la saison 2019-2020 annulés), désignation des lauréats, clubs qui accèdent et ceux qui rétrogradent et enfin désignation des lauréats, des clubs qui accèdent mais sans relégation. Avant-hier, le directeur de l'observatoire national du sport, Mokhtar Boudina, a estimé que la correspondance faite par la FAF est des plus normale. La tutelle a répondu dans le strict respect des procédures et des relations entre le ministère et la fédération. Il n'y a aucune autre interprétation à faire. L'ex-directeur des sports au MJS a présenté l'organe qu'il préside comme étant «un observatoire qui émet des avis, des recommandations et des évaluations, à la demande du ministre ou bien des instances et fédérations sportives», précisant que ces avis «ne sont pas exécutoires». Autrement dit, cette affaire a créé un emballement médiatique qui n'a pas lieu d'être, car chacun a interprété la chose en fonction de son angle, de son point de vue ou de sa manière de voir.