Les travailleurs communaux,
relevant des Services de nettoiement de la ville d'Oran, ont poursuivi, hier,
pour la deuxième journée, leur débrayage, en observant un sit-in de
protestation, devant le siège de la wilaya d'Oran, où quatre de leurs
représentants ont été reçus au cabinet du wali.
Principale cause de cette
levée de boucliers des éboueurs et autres travailleurs des Services de la DPE
(Division de l'environnement) et des Pompes funèbres, la non perception de
plusieurs primes, à savoir : la prime spéciale «Corona» de 5.000 DA par mois,
la prime de l'Aïd El Adha (5.000 DA) et la prime de
rendement qui aurait été, finalement, virée avant-hier, après l'entame du
mouvement de protestation. Un mouvement qui, rappelle-t-on, intervient dans un
contexte particulier marqué par la grave crise épidémiologique de la Covid-19, mais
aussi par une grève générale des entreprises privées qui sous-traitent, pour le
compte de l'APC d'Oran, la collecte des ordures ménagères. « Nous avions
quelques camions de l'APC qui se chargeaient, jusque-là, de nettoyer, tant bien
que mal, les points noirs qui commençaient à s'installer, dans différents
quartiers de la ville, après la grève des entreprises privées, mais avec ce
nouveau débrayage des communaux, la situation devient catastrophique », nous
confie un responsable communal. « Il faudrait trouver vite une solution à ce
problème, car les choses peuvent devenir dangereuses pour la santé du citoyen
», a-t-il averti. Du côté des grévistes communaux, le
désarroi est total. « On risque nos vies et notre santé, sans aucune
contrepartie. On supporte l'ingratitude et parfois même les insultes des
citoyens. On nous prive même d'une prime qui nous a été octroyée par le
président de la République (prime du «Corona»). On travaille sans moyens de
protection. On achète nous-mêmes les bavettes. Pas de gel hydro-alcoolique, pas
de gants, pas de chaussures et pas de combinaison. Personnes ne peut faire de
miracle avec si peu de moyens, » nous confie dépité un des éboueurs du secteur
urbain de Sidi El Bachir (ex: Plateau). Et à un autre
d'enchaîner : « savez-vous combien est notre salaire de base ? 9.000 DA. Oui
9.000 DA, depuis plus de 10 ans. Pouvez-vous me dire comment peut-on vivre en
ayant, à sa charge, 2 enfants et leur mère avec un salaire net de 20.200 DA par
mois ? Et comble de la ?hogra', on veut nous priver
de nos primes. C'est une humiliation qui est inacceptable ! »