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Selon le ministre de l'Energie: Sonelgaz est à genoux

par Z. Mehdaoui

Le nouveau ministre de l'Energie, Abdelmadjid Attar, a affirmé hier que la situation économique du pays est vraiment difficile. S'exprimant sur les ondes de la chaîne 3 de la radio nationale, Abdelmadjid Attar dira que le pays ne pourra engranger cette année, dans le meilleur des cas, que 23 milliards de dollars de recettes des hydrocarbures, soit 10 milliards de moins qu'en 2019. «La priorité aujourd'hui est d'utiliser l'énergie que nous produisons à la création de l'emploi et, du coup, créer à court terme de la richesse», a déclaré le ministre qui rappelle que le président de la République a fixé une feuille de route pour stabiliser le pays, à moyen terme, pour démarrer et ensuite, à long terme, pour arriver à une situation convenable pour tout le monde. Dans ce sens, Abdelmadjid Attar a annoncé une réorganisation du groupe Sonatrach qui s'est occupé, selon lui, de choses qui ne le regardaient pas.

L'invité de la radio invite, en effet, le groupe pétrolier algérien à réduire les coûts de fonctionnement et d'exploitation de son gaz et de son pétrole pour être compétitif sur le marché. Pour lui, il y a nécessité pour cette entreprise de réduire, également, le nombre de ses postes à l'étranger ainsi que les affectations effectuées «à droite et à gauche» qu'il considère en rien indispensables. Il estime, cependant, que Sonatrach doit accroître sa présence, mais en tant que compagnie pétrolière chargée d'aller découvrir et exploiter du pétrole et du gaz à l'international, à commencer, indique-t-il, par des pays en Afrique.

Faisant part de l'agressive compétitivité autour des produits énergétiques provoquée par l'arrivée sur les marchés du GNL américain, le ministre de l'Energie juge qu'à ce niveau, l'Algérie est obligée de s'adapter, en concluant, notamment, des contrats à moyen terme. Pour autant, ajoute-t-il, il n'est pas question de vendre le gaz algérien à un «prix bradé». Evoquant l'adoption de la loi sur les hydrocarbures et de son application, le ministre juge que le «gros problème» résidait dans le retard constaté dans la préparation des textes d'application.

A cet effet, il annonce avoir arrêté des délais afin que, avant le mois de septembre, soient finalisés les textes en question. M. Attar explique que sans ces textes, il n'est pas possible de développer des activités de partenariat, lesquels demandent entre deux à trois années pour devenir opérationnels. Revenant sur la situation créée au sein de Sonatrach, il constate que sa production a accusé une baisse en raison, dit-il, des «énormes retards en matière d'investissements, de développement et d'amélioration des techniques de production, mais également du refus d'entreprendre des travaux de récupération dans une cinquantaine de petits gisements «qui peuvent, très rapidement, compenser la baisse de production du brut algérien et qui, en outre, sont susceptibles d'intéresser les investisseurs étrangers. «Il n'est pas normal», s'exclame-t-il encore, que des gisements de gaz découverts dans les années 50 et abandonnés par la firme Total en 2014, soient laissés à l'abandon. On doit, soutient-il, «mettre le paquet» pour les exploiter aux fins d'augmenter notre production. Parlant de la situation à laquelle fait face l'entreprise Sonelgaz, l'invité signale «qu'elle est à genoux» du fait qu'elle revend à perte sa production d'électricité. N'était-ce, déclare-t-il, le soutient de l'Etat, «elle déposerait son bilan». Se défendant de mettre en cause les foyers à bas revenus, il indique que cette situation est due au fait que «nous nous sommes habitués à la rente». Il ajoute, cependant, qu'il n'est pas question d'augmenter les tarifs de l'énergie «pour les petits citoyens».

Pour lui, la priorité est de donner du gaz et de l'électricité à ceux qui créent de l'emploi et aux entrepreneurs qui activent présentement dans une cinquantaine de zones industrielles et dont, relève-t-il, une seule est raccordée, à savoir celle de Relizane. Il révélera à ce sujet que 8.800 demandes de raccordement sont déposées par de petits investisseurs isolés, ce qui constitue, selon lui, «un chantier énorme».