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Pénalisation des agressions sur le personnel de la santé: Une décision «attendue depuis longtemps»

par R.N.

La pénalisation des agressions à l'encontre du personnel dans les structures de santé est une décision «attendue depuis longtemps», a indiqué lundi à Alger le Pr Djamel Eddine Nibouche, qui a insisté sur la «réorganisation» des soins dans les hôpitaux pour une meilleure prise en charge du malade. «Je me réjouis de la décision du Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, de s'intéresser au problème crucial de la sécurité du personnel de la santé. Cette décision était attendue depuis longtemps», a déclaré le Pr Nibouche, chef de service Cardiologie à l'hôpital Nafissa Hamoud (ex-Parnet) à Alger, sur les ondes de la chaîne 3 de la Radio algérienne. «Nous comprenons le désarroi des proches des malades, mais pas leur agressivité à l'égard des médecins. Il est temps de mettre fin à ce dérapage», s'est-t-il indigné, plaidant pour l'importance d'enquêter sur ce phénomène. Réagissant à la décision annoncée, dimanche soir, par le chef de l'Etat selon laquelle les auteurs d'agression à l'encontre des personnels de la santé encourent désormais entre 5 et 10 ans d'emprisonnement, le Pr Nibouche a préconisé que l'accompagnement du malade soit limité, à l'avenir, à deux personnes «au plus» afin d'assurer aux praticiens et autres paramédicaux de «meilleures conditions de travail et de sécurité». Abordant la crise sanitaire liée au Coronavirus, il a mis en garde contre les risques d'inactivité et d'inefficacité en cas d'infections nombreuses du corps soignant, lequel est sur «la ligne de front» de la lutte contre cette pandémie. «Il faut absolument qu'il soit protégé, éviter qu'il ne se fatigue pas et faire en sorte qu'il récupère physiquement», a-t-il souligné, suggérant également «un suivi psychologique et une pris en charge du sentiment de désespoir qui peut survenir devant les cas de décès dans les rangs du personnel de la santé». Le même spécialiste suggère aussi à ce que la prise en charge des malades de cette pandémie passe par une «organisation exceptionnelle» nécessitant une «stratégie élastique» afin de s'adapter à la situation, estimant que de très «bonnes choses» ont été faites s'agissant des décisions de confinement et de reconfinement. «Ce n'est pas du bricolage, cela signifie que l'on suit l'évolution de la pandémie et des foyers de son éclosion, ce qui est tout à fait normal», a-t-il observé. «Ce virus a un génie évolutif qui n'est pas connu. Il faut se concentrer sur la gestion la situation», a-t-il poursuivi, préconisant la mise en place de structures d'accueil pour isoler les malades afin d'»éviter les contaminations en familles et soulager les hôpitaux qui ne devraient garder que les formes sévères de Covid-19". Plus globalement, le Pr Nibouche a insisté sur l'urgence d'une réorganisation spécifique des soins en fonction de la particularité de chaque établissement hospitalier et une révision de «fond en comble» des soins dans le cadre d'une stratégie nationale.

A cet égard, l'intervenant a défendu le «rôle important» du médecin de famille qu'il a qualifié de «premier acteur» de soins, ainsi que du dispensaire qui assure des soins de proximité et de la polyclinique qui devrait «assurer même les gardes» afin de désengorger les hôpitaux.