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Le ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane, a annoncé,
hier, lors d'une émission de la radio chaîne 3, la mise en place «d'autres
mesures» en faveur des entreprises algériennes pour les aider à supporter les
répercussions de la pandémie du coronavirus.
«Notre principal souci c'est la préservation des emplois, et donc du capital production des entreprises. L'Etat fera tout ce qui est possible pour assurer ces deux objectifs», a déclaré le ministre, affirmant qu'une enveloppe de 65,5 milliards de dinars a été débloquée en faveur des entreprises, publiques et privées, en plus d'un montant de «1.000 milliards de dinars et de 10 milliards de dollars» destinés au «soutien de l'investissement productif qui sera substitutif à l'importation». Par ailleurs, le ministre des Finances a annoncé le lancement de «réformes structurelles». «La première réforme sera fiscale. Il y aura ce lundi des assises nationales pour la réforme fiscale. C'est une première en Algérie. Nous allons battre en brèche l'ensemble des difficultés et des verrous bureaucratiques qui font que les gens fuient l'impôt», a affirmé le ministre des Finances, ajoutant qu'il a une «incompréhension des gens envers l'impôt», reconnaissant l'existence d'une «pression fiscale qui est exercée sur des catégories d'opérateurs» et l'absence «d'élargissement de l'assiette fiscale telle qu'on le voudrait». Tous ces sujets seront évoqués lors de la rencontre prévue par son département, qui réunira également les opérateurs, et «tous les intéressés», pour recueillir leurs propositions. «Il va y avoir une réforme fiscale avec le consentement et l'adhésion de tout le monde. Nous voulons des gens qui contribuent et non pas des gens imposables», a-t-il ajouté. Le ministre reconnaît des «pratiques» qui «par le passé» ont fait que «les gens fuient l'impôt» et que «les gens s'adonnent à des pratiques peu patriotiques». Il a cependant estimé que «ce n'est pas normal » que la fiscalité ordinaire soit majoritairement constituée par la «retenue à la source, sous la forme d'un impôt sur le revenu (IRG)», signalant qu'il s'agit d'élargir la fiscalité ordinaire par un recensement «juste » et «annuel» de la «population fiscale» et un «renforcement des capacités de recouvrement». «Il n'y aura pas d'augmentation d'impôt, c'est de l'élargissement de l'assiette fiscale qu'il s'agit pour donner plus de ressources», a-t-il ajouté à ce propos. Au sujet de la réforme bancaire, Benabderrahmane juge que la «banque n'a pas joué son rôle» ce qui a été un «frein au développement de l'économie et à l'industrie algériennes», en raison, explique-t-il, de «pratiques les ont réduites à un état de tiroir-caisse ». «Malgré les efforts d'injecter la technologie dans les transactions, les gens constatent qu'il y a une certaine stagnation de la pratique bancaire. Donc nous voudrions, à travers cette réforme, implémenter des systèmes de gouvernance qui vont permettre l'éclosion de la bonne volonté, et l'innovation par la mise sur le marché de nouveaux produits afin d'assurer l'inclusion financière», a-t-il ajouté. La première étape de la réforme bancaire, c'est «d'inclure la finance islamique» pour «attirer une bonne partie de l'argent qui se trouve dans l'informel». «Au-delà, la finance islamique constitue un atout majeur et un levier certain pour le financement de l'économie», affirme encore le ministre des Finances. |
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