Le
Conseil national autonome des imams et des fonctionnaires du secteur des
Affaires religieuses a appelé, hier, dans un communiqué rendu public, à la
réouverture progressive de l'ensemble des mosquées à travers le territoire
national, estimant que cette mesure est « nécessaire » en raison de
l'assouplissement des mesures de prévention sanitaire.
Le
syndicat des imams soutient que la réouverture progressive des lieux de prière
est une revendication « légitime » et « raisonnable » tout en rappelant que les
mosquées dans de nombreux pays musulmans ont été rouvertes aux fidèles. Le
Conseil autonome des imams précise toutefois que le déconfinement
des mosquées doit être mené avec prudence et devra être accompagné de mesures
de prévention sanitaire et de distanciation sociale. Le Conseil des imams
préconise ainsi un protocole de mesures préventives qui devront être respectées
par les fidèles pour réduire les risques de contamination. Il est ainsi
recommandé le maintien de la fermeture des salles d'ablution et des salles de
prière des femmes. Les fidèles doivent ainsi effectuer leurs ablutions à la
maison. Ils doivent également porter des masques de protection, apporter leur
tapis de prière et leur Coran à la mosquée. La distanciation physique entre les
fidèles devra aussi être respectée. Les fidèles ne seront pas autorisés à se
rassembler et à se saluer par la main. Pour les grandes mosquées qui disposent
de cours, les prières devront être effectuées dans des espaces ouverts, alors que
pour les petites mosquées, les fidèles sont tenus d'apporter leur tapis de
prière. Le Conseil des imams a exprimé, par ailleurs, son inquiétude quant aux
« voix qui s'élèvent pour appeler à l'annulation du rituel de l'Aïd El Adha dans le but de semer la confusion dans les esprits des
citoyens et ce en dépit du fait qu'il n'existe aucune preuve scientifique sur
un quelconque lien de causalité entre le rituel de sacrifice et la propagation
de l'épidémie ». Le président du Conseil national autonome des imams, Djamel Ghoul, avait déjà affirmé que l?appel à l'annulation du
rituel sacrificiel de l'Aïd El Kebir est « invalide »
et « sans fondement ». Selon Djamel Ghoul, il n'y a
aucune preuve scientifique qui démontre que le rituel du sacrifice peut être à
l'origine de la propagation de la contagion. Le débat sur l'annulation ou le
maintien du rituel du sacrifice fait rage en Algérie depuis deux semaines suite
à un appel du sénateur Abdelwahab Zaïm
qui a estimé sur sa page Facebook que le rituel de sacrifice peut provoquer une
propagation du coronavirus. Cette déclaration du sénateur a provoqué une levée
de boucliers parmi un grand nombre d'oulémas et de fonctionnaires du secteur
des Affaires religieuses. Le président de l'Association des oulémas avait
révélé récemment qu'une fatwa détaillée sera émise au début de cette semaine
pour informer les Algériens sur le point de vue religieux. Selon ce dernier,
cette fatwa sera émise après la consultation du Comité scientifique de suivi de
l'évolution de la pandémie du coronavirus.