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L'opération de démolition
des immeubles désaffectés, bute sur le problème des familles qui ont squatté
ces bâtisses, a-t-on appris, hier, de sources proches de la commune d'Oran. Nos
interlocuteurs indiquent qu'une centaine d'immeubles ont été programmés à la
démolition à travers les secteurs urbains mais qu'il faudrait d'abord prendre
en charge les familles qui les occupent. Le wali d'Oran Abdelkader Djellaoui avait annoncé, lors d'une sortie d'inspection,
que pas moins de 116 immeubles désaffectés et non démolis ont été squattés par des
mal-logés à travers plusieurs quartiers de la ville d'Oran. Le chef de
l'Exécutif a, en outre, rappelé le relogement dans les dernières années de
18.333 familles qui résidaient dans 752 anciennes bâtisses, réparties à travers
le territoire de la commune d'Oran. Il faut signaler que le nombre d'immeubles
désaffectés démolis, ne dépasse pas les 150, ce qui ouvre la voie aux familles
en quête de relogement, pour réoccuper ces bâtisses au péril de leur vie. Il y
a quelques mois, au lendemain du tragique effondrement d'une bâtisse qui a
coûté la vie à 2 personnes, dans le quartier ?Jules Ferry', des habitants de
plusieurs quartiers ont lancé un appel aux responsables concernés pour la
démolition des immeubles désaffectés qui menacent de s'effondrer à tout moment.
Selon des habitants du quartier de Sidi El Houari, qui se sont déplacés au
siège de notre rédaction, un premier appel avait été lancé à l'ex wali d'Oran,
il y a plus d'une année pour intervenir, avant qu'une catastrophe survienne.
Selon nos interlocuteurs, certains immeubles ont même été squattés par des
familles au péril de leur vie. Les habitants du quartier, affirment que plus
d'une dizaine d'immeubles évacués de leurs occupants, depuis plus d'une année,
n'ont toujours pas été démolis. Ces bâtisses situées sur les grandes artères du
quartier font l'objet d'effondrements partiels et menacent de s'effondrer à
tout moment. « Nous sommes contraints d'éviter de passer sous ces habitations
de risque de se retrouver sous les décombres. Malheureusement nos enfants
empruntent ces artères, chaque jour, et nous craignons vraiment pour leur vie
», assure un des habitants.
Ce dernier indique que le danger ne concerne pas uniquement les passants mais aussi les habitants des immeubles mitoyens qui sont toujours occupés par des familles, en attente d'un relogement. « La situation s'aggrave davantage à la moindre précipitation », affirme notre interlocuteur. Pour éviter la réoccupation des immeubles évacués par d'autres familles, les services de la wilaya ont muré et détruit partiellement certaines habitations dans la perspective d'une proche démolition. Mais ce type de procédé n'est malheureusement pas suffisant, car à défaut qu'ils soient de nouveau investis par des indu-occupants, les immeubles menaçant ruine évacués sont en état d'abandon et certains tiennent miraculeusement debout. Certains se sont transformés en refuges pour délinquants. D'autres et en dépit des précautions des autorités locales, et malgré le danger que cela présente, ont été réinvestis par des familles qui veulent, à tout prix, bénéficier de logements sociaux en échange de quitter les lieux. Selon nos interlocuteurs, lors des dernières fortes pluies, des familles, habitant les immeubles mitoyens, ont évacué leurs habitations de peur de l'effondrement d'un des immeubles désaffectés qui risque d'entraîner dans sa chute d'autres immeubles. Ces édifices présentent actuellement un risque majeur pour la sécurité des riverains et des passagers. «Nous vivons sous la menace permanente du péril de se retrouver sous les décombres de ces immeubles en état d'abandon », dira un habitant du quartier qui habite tout près d'un immeuble évacué, depuis 2016. Concernant l'occupation illégale de ces immeubles, la wilaya avait mis en garde, l'année dernière, les squatteurs. Ainsi et dans un communiqué, elle avait affirmé que toute personne squattant des habitations menaçant ruine qui ont été fermées après avoir été évacuées et leurs occupants relogés, fera l'objet de poursuites judiciaires et sera traduite devant les services compétents. De leur côté, les propriétaires privés de ces immeubles sont tenus d'assurer la surveillance de leurs biens et éviter toute occupation de ces lieux dangereux. |
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