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![]() ![]() ![]() ![]() Pourquoi évite-t-on, partout à travers la planète et à tout
prix, le reconfinement ? Le seul fait de penser à reconfiner les populations donne le mal de tête aux
pouvoirs publics. On risquerait tout simplement de faire perdre la boussole à
la population si on s'occupe à déconfiner et reconfiner au moindre signe alarmant. On le comprend,
aussi, en sus des effets dévastateurs qui seront occasionnés sur plusieurs
plans, psychologique et économique notamment, les actions de confinement, de déconfinement puis d'un reconfinement
relèvent d'une démarche « susceptible d'être assimilée à un échec », comme l'a
souligné le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid.
Ecartant dans ce sens l'éventualité d'un reconfinement,
à l'heure actuelle, des wilayas connaissant une grande propagation du Covid-19.
Quand reconfiner alors si on n'y recourt pas quand
les chiffres sont passés, ces derniers jours, au double et plus des cas
infectés au Covid par rapport à la période où toutes
les régions vivaient dans le confinement ? Il ne sera recouru à cette démarche
qu'en cas de nécessité « impérieuse », selon le même responsable. On aurait
souhaité entendre un langage de chiffres, notamment le seuil « tolérable » des
cas infectés quotidiennement, seul indicateur de ce qui pourrait être jugé «
impérieux » et imposer le reconfinement. De toute
évidence, il est loin d'envisager un retour brutal en arrière avec l'isolement
total à travers tout le pays. Si on en arrive à cette phase de nécessité «
impérieuse », les pouvoirs publics opteraient pour une gestion adaptée aux
situations locales. C'est une option pratiquée par tous les pays et l'Algérie
ne peut pas ignorer son moindre coût sur le plan socioéconomique et même son
efficacité sur le plan sanitaire, lui-même. La gestion de la crise sanitaire
est presque décentralisée, puisque présentement, les walis sont les seuls
habilités à agir au niveau local et décider le reconfinement
sur le territoire de leur wilaya ou dans des communes, voire des quartiers, où
des foyers de l'épidémie feraient leur apparition. Mais, les pouvoirs publics
restent convaincus qu'à ce stade du taux de la propagation de l'épidémie, la
sensibilisation de la population sur l'importance d'observer les mesures
barrières peut vaincre le Covid-19. Enfin, tout est à envisager, sauf le reconfinement, qui reste un ultime recours. Ultime recours,
oui, mais étant toujours suspendu telle une épée de Damoclès, le reconfinement devrait autant faire peur à la population que
les pouvoirs publics. Ne devrait-on pas ainsi inclure cet axe dans les actions
de sensibilisation afin d'éviter tout comportement d'insouciance ? Car,
l'isolement de la population, avec ses souffrances sur les plans psychique et
économique, pourrait être un facteur dissuasif pour appliquer à la lettre les
gestes barrières. Il serait utile, donc, de ne jamais éloigner le reconfinement dans le discours des autorités en charge de
la gestion de la crise sanitaire, plutôt le brandir très haut comme une
conséquence inéluctable de l'inconscience et l'indiscipline individuelle et
collective, même si on sait pertinemment qu'on n'y recourrait qu'en cas de
nécessité « impérieuse ». Ne dit-on pas que la peur peut nous sauver.
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