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Sidi Bel Abbes: Malaise dans les milieux de la santé publique

par M. Delli

Depuis le début de la pandémie du Covid-19 au mois de mars dernier, le secteur de la santé publique n'a cessé de vivre une perturbation née d'une polémique relative à la domiciliation du centre de dépistage et de soins des malades atteints du coronavirus. Au départ, les premiers cas ont été accueillis au centre de la consultation spécialisée du CHU avant le transfert vers l'EPH Dahmani Slimane de Sidi Djillali. La décision émanait à cette époque d'une intervention d'un comité scientifique piloté par un groupe de professeurs du CHU. Depuis ce temps, les rivalités sont nées entre le personnel médical et paramédical de ces deux institutions de la santé publique, notamment sur les gardes au chevet des cas confirmés du Covid-19. Au départ la situation était maîtrisable car le nombre des malades était réduit, ne dépassant pas la quinzaine de patients entre cas suspects et confirmés. Depuis au moins deux semaines, la situation est devenue insoutenable par l'afflux des malades qui présentent des symptômes du coronavirus. On ne saura jamais exactement le nombre officiel des contaminés et des décès. Les rumeurs faisant état de centaines de malades animent les discussions sur la place publique notamment après le décès de la femme élue du quartier Benhamouda qui a suscité compassion et indignation dans les milieux de la société civile qui est allée jusqu'à demander l'ouverture d'une enquête à propos de la prise en charge des malades au sein de l'EPH Dahmani Slimane. Il n'y a pas de fumée sans feu, une vague de protestation et de dénonciation est enregistrée chez les blouses blanches. Les médecins anesthésistes des secteurs sanitaires de Sfisef , Telagh et Ben Badis qui assurent des gardes déplorent l'absence de dialogue et de concertation avec les autorités sanitaires. Ils ont carrément adressé des lettres de démission en guise de protestation dont des copies ont été placardés sur les réseaux sociaux. Ensuite c'est au tour des médecins épidémiologistes d'adresser une lettre au DG du CHU de Sidi Bel Abbès pour attirer son attention sur le manque de personnel paramédical dans les gardes. Les signataires de la correspondance n'ont pas manqué d'exprimer le malaise vécu par les malades et le personnel au sein de cette institution « livrée à une rivalité entre le CHU et L'EPH ». Pour boucler la boucle, un communiqué signé par 8 sections syndicales UGTA accuse ouvertement la direction de la santé « de tergiversation et de dépassement » dans un moment très délicat que traverse le pays dans une crise sanitaire sans précédent. Les paramédicaux affiliés à l'UGTA ont fixé la journée du 7 juillet prochain pour une journée de protestation devant le siège de la direction de la santé. A noter que les mêmes sections syndicales ont redu public un communiqué le 29 juin dernier dans lequel, ils tirent à boulets rouges sur le premier responsable de la santé de la wilaya de Sidi Bel Abbès. Le communiqué comporte une panoplie de revendications. On déplore le manque de moyens au sein des structures de la santé et particulièrement pour faire face à la pandémie du Covid-19. La goutte qui a fait déborder le vase, a-t-on appris, c'est « les deux poids deux mesures » dans l'élaboration des listes de gardes et la finalisation des listes du personnel ayant bénéficié de la prime décidée par le président de la République. A ce propos on apprend que les virements de la prime du Covid-19 ont été décidés pour l'ensemble du personnel de la santé publique sans exception. Il reste que les autorités sanitaires devraient veiller à une impartialité dans l'établissement des listes de garde et de service.