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Assouplissement des mesures sanitaires: Les chauffeurs de taxi veulent plus

par Mokhtaria Bensaâd

Les chauffeurs de taxi, à Alger, campent sur leur position malgré l'assouplissement des mesures sanitaires, annoncées mardi soir, par le Premier ministre, dans le cadre des mesures complémentaires engagées pour une sortie progressive du confinement.

Pas de reprise du service sans la satisfaction des revendications portées sur la plate-forme, notamment celle relative à l'augmentation des tarifs à 50 DA tous les 2 km.

Le gel de l'activité se poursuivra jusqu'à lundi prochain, date de la tenue d'une réunion entre le représentant du ministère des Transports et ceux du Syndicat national des taxis et transporteurs (SNTT), M. Bouadji et du collectif des taxieurs d'Alger, M. Ait El Hocine Sid Ali.

A Oran, aucune réaction encore concernant les mesures d'assouplissement qui portent sur l'autorisation de transporter deux clients au lieu d'un seul initialement et la suppression de l'exigence de l'installation du plexiglas. Les chauffeurs de taxis sont tenus, selon les mesures complémentaires, de porter le masque de protection ainsi que le client, d'ouvrir les fenêtres durant le trajet, de prévoir un produit désinfectant à bord du véhicule, placer les clients sur la banquette arrière du taxi et de nettoyer le véhicule de façon régulière et de désinfecter, par un nettoyage systématique, les accoudoirs, les poignées de porte et les repose-têtes avec un produit désinfectant.

Pour les taxieurs d'Alger, ces mesures d'assouplissement ne représentent qu'une partie de la plate-forme de revendications. Le représentant du SNTT, M. Bouadjmi a souligné que la corporation estime que ces trois mois d'arrêt de travail ont été une dure épreuve pour leur situation financière et considèrent que la reprise d'activité avec deux passagers seulement sera un autre coup fatal financièrement. Le représentant du collectif, M. Ait El Hocine Sid Ali, estime pour sa part que « la reprise d'activité est impossible sans l'augmentation des tarifs puisque le prix du carburant a augmenté aussi ». Les chauffeurs de taxis se disent déterminés à aller jusqu'au bout pour satisfaire leurs revendications.

Des revendications qui se résument en l'annulation des licences de moudjahidine et l'application de la licence administrative seulement, l'adoption d'une politique claire concernant le paiement des dettes fiscales, l'installation de stations de taxis et la lutte contre les transporteurs clandestins. Pour le renouvellement du parc automobile, ils demandent la relance de la convention commune, conclue entre le ministère des Transports et les partenaires sociaux pour l'achat de voitures par crédit bancaire sans intérêts. Les chauffeurs de taxi affichent également leur mécontentement contre les nouvelles applications de service taxi lancées sur le Net et trouvent qu'elles représentent une concurrence déloyale. La réunion du lundi sera donc décisive pour la reprise ou la poursuite de la grève. Affaire à suivre.