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Le ministre de l'Education nationale,
Mohamed Ouadjaout a affirmé, avant-hier, que la
décision d'organiser le Brevet d'enseignement moyen (BEM), a été prise «consensuellement» avec les partenaires sociaux qui avaient
appelé à son report, en raison de la propagation de la pandémie Covid-19.
De l'autre côté plusieurs syndicats réfutent qu'il y ait eu consensus autour de cette question. Répondant aux préoccupations des membres de la Commission des finances et du budget de l'Assemblée populaire nationale (APN), lors d'une plénière consacrée au débat sur le projet de loi sur le règlement budgétaire du secteur de l'Education nationale pour l'exercice 2017, le ministre a indiqué que « 99,99% des décisions relatives à son secteur prises au niveau du Conseil des ministres, dans le cadre de la propagation de la pandémie du nouveau coronavirus sont basées sur les propositions des partenaires sociaux qui ont été toutes satisfaites dont le report du BEM », selon un compte rendu de l'APS. Il y avait selon le ministre « un large consensus avec les partenaires sociaux, en prêtant l'oreille aux préoccupations des élèves et des parents », a-t-il affirmé en précisant qu'il s'est engagé lui-même à transmettre les différentes propositions à la plus haute autorité de l'Etat ». Meziane Meriane, coordinateur national du Syndicat national des professeurs d'enseignement secondaire et technique (Snapest), a affirmé au «Le Quotidien d'Oran» qu'il n'y a pas eu de consensus autour du maintien de l'examen du BEM. « La majorité des syndicats et les représentants des parents d'élèves ont tous plaidé pour la suppression, pure et simple, du BEM et le report du bac », dira-t-il. Il précise que seul le CELA a proposé de faire un rattrapage pour ceux qui n'auront pas la moyenne garantissant l'accès au lycée. Pour M. Meriane, l'organisation du BEM en cette période nécessite beaucoup de moyens matériels et humains, sachant dit-il que le baccalauréat à lui seul exige une mobilisation d'un mois entre les préparatifs de l'examen, son déroulement, et la correction. Et d'affirmer « on aurait aimé que la tutelle ou le gouvernement annule le BEM, répondant ainsi positivement aux préoccupations de la famille éducative, les syndicats, les organisations des parents d'élèves dont la majorité sont pour l'annulation de l'examen de la 4ème année moyenne». Il ajoute «on aurait aimé, qu'ils prennent une décision courageuse qui soulage les élèves et leurs parents», car dit-il « annoncer un examen pour des enfants après une déconnexion de six mois, n'est pas du tout une décision pédagogique». Mais pour le ministre de l'Education «le Président Tebboune avait promis, auparavant, de prendre des décisions concernant l'organisation de la fin d'année scolaire 2019-2020», des décisions qui seront dans l'intérêt des élèves et des parents. Et ce, en faisant allusion à la réduction de la moyenne de passage, la comptabilisation de la moyenne des premier et deuxième trimestres ainsi que l'annulation de l'examen de fin de cycle primaire. Pour M. Ouadjaout, le BEM est un diplôme et non une formation, c'est pourquoi l'élève qui a franchi les deux cycles primaire et moyen, ouvre droit à ce diplôme, rappelant que les élèves non scolarisés poursuivant leurs études à distance en ont besoin afin d'accéder au monde de la formation professionnelle d'où la nécessité de leur donner cette chance. Sur cette question précise, Meziane Meriane affirme que contrairement au bac, les élèves de la 4ème année moyenne peuvent accéder à la 1re année secondaire, grâce au dispositif qui consiste à calculer leur moyenne annuelle plus la moyenne obtenue à l'examen BEM, divisée par 2. Mais, pour les candidats au baccalauréat seule la moyenne obtenue à l'examen final, permettra au lycéen d'accéder à l'université. Pour le ministre de l'Education, l'examen constitue «une opportunité pour les élèves qui n'ont pas obtenu la moyenne de 9/20, de passer à la 1re année secondaire, en calculant les deux moyennes de l'évaluation continue et de l'examen de passage », insistant sur le fait que la décision de tenir l'examen «a été prise sur une base pédagogique, une mesure à même d'empêcher de gonfler les notes de l'évaluation continue des élèves». M.Ouadjaout affirme que « la plupart des partenaires sociaux ont accueilli favorablement la décision de la tenue du BEM, estimant que la décision du Conseil des ministres à ce sujet avait calmé les inquiétudes des élèves et de leurs parents, qui sont plus rassurés du sort de l'année scolaire». Le porte-parole de l'UNPEF, Abdelwahab Lamri Zegar, affirme, lui aussi, que l'ensemble des syndicats ont demandé l'annulation du BEM, précisant que «on n'est pas mieux en matière de qualité de l'enseignement que la France, qui a vite annulé le BAC et le brevet, en cette période exceptionnelle de crise sanitaire». Selon notre interlocuteur, si la tutelle est toujours pour le maintien de cet examen, les syndicats sont contre et demandent toujours et encore son annulation. Enfin, le premier responsable du secteur de l'Education rassure en matière de prévisions sur le taux de réussite. Il dit que « selon les statistiques basées sur les résultats des premier et deuxième trimestres, nous atteindrons un taux élevé de réussite». Le ministère de l'Education nationale a fixé, la date de l'examen du BEM, du lundi 7 au mercredi 9 septembre 2020 et celle du baccalauréat du 13 au 17 septembre prochain et la rentrée scolaire est prévue le 4 octobre, rappelle-t-on. |
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