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LFP - Reprise du championnat: Que veulent les clubs ?

par M. Zeggai

Dans quelles conditions le championnat de football algérien va-t-il reprendre ? C'est la question qui tient en haleine les joueurs, les entraîneurs et surtout les présidents de clubs. En effet, pratiquement toutes les équipes sont au bord de l'asphyxie sur le plan financier et, depuis l'apparition du coronavirus, c'est encore pire. Après la décision prise par la FAF de reprendre le championnat après le déconfinement total, tous les responsables des clubs se sont précipités d'évoquer les difficultés auxquelles ils sont confrontés. Aujourd'hui, tout le monde veut conditionner le retour à la compétition par la résolution de ces problèmes. A notre humble avis, il est illogique de négliger le protocole sanitaire pour se concentrer uniquement sur l'aspect financier. Alors, comment expliquer cette situation financière difficile dans laquelle sont plongés les clubs soi-disant pros ? Plusieurs raisons sont à l'origine de cette crise. Il y a certes les conséquences de coronavirus ayant engendré l'arrêt du championnat qui a handicapé les clubs, mais cela n'explique pas tout. Car, il faut avouer que ce sont là les conséquences des dépenses provoquées surtout par les salaires exorbitants sans aucune rentrée d'argent, à l'exception des subventions étatiques. Comment en est-on arrivé là alors que les clubs ne s'acquittent, ni des impôts ni de versements à la sécurité sociale ? La problématique est que nos clubs n'ont pas cette compétence pour créer et développer les mécanismes nécessaires d'autofinancement ou, au moins réduire les charges. Cela nous amène à conclure qu'il y a une mauvaise gestion criante des deniers publics. Là, la tutelle a une part de responsabilité en laissant n'importe qui faire n'importe quoi avec des milliards de centimes alloués aux clubs sans le moindre contrôle. Nul n'ignore que depuis l'avènement du professionnalisme, les clubs algériens sont financés par l'Etat, sauf que ces répartitions ne sont pas faites d'une manière équitable. Certains sont nettement avantagés au détriment d'autres.

A présent, tout le monde se cache derrière la pandémie et souhaite l'intervention de l'Etat en réclamant le parrainage des sociétés étatiques. Dans ce registre, Abdelkrim Medouar, le président de la LFP, aurait proposé une assistance «spéciale» relative à une aide financière aux 32 clubs des deux divisions professionnelles, en s'appuyant sur les octrois de la FIFA et la CAF dans le cadre de la solidarité avec les fédérations dans la gestion de la crise du coronavirus. Pour sa part, la FAF, à travers son BF, a décidé de prendre en charge les dettes des clubs envers les joueurs et les entraîneurs étrangers ayant recouru à la FIFA comme elle l'avait fait avec l'USMBA, qui n'a pas encore remboursé la fédération. «Cette sortie de la LFP et de la FAF est conçue comme étant une campagne électorale pour les prochaines élections», nous a dit un dirigeant qui a requis l'anonymat.

Par ailleurs, sur le plan purement sportif, tout le monde part dans l'inconnu quant à une éventuelle reprise du championnat. Les entraîneurs des deux ligues professionnelles ont livré des avis partagés. Certains évoquent le manque de moyens pour faire face à la situation sanitaire actuelle, et plaident pour une saison blanche. En attendant, les joueurs quant à eux exigent des conditions, notamment en ce qui concerne le volet financier pour reprendre. Dans ce contexte, on se demande pourquoi les présidents, les entraîneurs et les principaux acteurs n'ont pas été concertés ? Selon le porte-parole de la LFP, une réunion est prévue prochainement avec les concernés pour débattre la reprise et écouter les doléances des clubs. «Une réaction quelque peu tardive», jugent certains présidents de clubs.