Depuis la suspension du
trafic aérien le 18 mars, en raison de la crise sanitaire liée au Covid-19, les
pertes d'Air Algérie sur le chiffre d'affaires des vols passagers sont estimées
à 38 milliards DA (MDA), et pourraient atteindre 89 MDA d'ici la fin de
l'année, a indiqué le porte-parole de la compagnie, Amine Andaloussi,
dans une déclaration à l'APS. «On ne peut pas avancer de date pour la reprise
du trafic aérien des voyageurs.
La décision d'ouvrir
l'espace aérien est une prérogative du président de la République. Cependant,
même si on décide de reprendre cette activité, on va le faire à hauteur de 30%
de notre programme habituel, et on ne peut pas excéder les 40% d'ici à la fin
2020", a-t-il ajouté. Ainsi, «avec un tel
scénario de reprise d'activité, les pertes de la compagnie pourraient atteindre
89 milliards DA d'ici à la fin de l'année», a-t-il
précisé. Selon lui, les experts ne prévoient pas « un retour au programme des
vols de 2019, pour Air Algérie et pour les autres compagnies aériennes dans le
monde » avant « l'année 2023, voire 2025 ». Depuis la suspension du trafic
aérien le 18 mars, la compagnie nationale a annulé 17.620 vols, que ce soit
pour les lignes intérieures ou extérieures, a-t-il
avancé, précisant que seuls les vols cargo et ceux des opérations de
rapatriement ont été effectués. A ce sujet, il affirme que plus de 8.000
Algériens bloqués à l'étranger ont été rapatriés, et que la compagnie compte
organiser d'autres vols de rapatriement avant la fin de la semaine. En cas de
reprise d'activité, les passagers ayant déjà une réservation seront les
principaux bénéficiaires, selon le porte-parole d'Air Algérie. Citant des experts,
il fait état d'un «deuxième choc» pour les compagnies aériennes. «Les experts
estiment que tout ce qu'ont subi les compagnies aériennes mondiales jusqu'à
présent n'est qu'un premier choc. Ces compagnies vont subir un deuxième choc,
qui sera plus dur, celui de la faiblesse des flux des passagers après la
reprise», a-t-il souligné. Quant à la situation
financière de la compagnie Air Algérie, M. Andaloussi
fait état d'une trésorerie de l'ordre de 65 MDA. «Nous avons encore 65
milliards de DA de trésorerie. Et en dépit de la crise, nous avons des charges
incompressibles que nous devons honorer, à savoir la maintenance des avions, la
location des sièges, les charges des fournisseurs et prestataires et évidemment
les salaires», a-t-il souligné. Pour rappel, dès la
fin mars, l'Association internationale du transport aérien (IATA) avait prédit
une perte de chiffre d'affaires de 252 milliards de dollars en 2020 pour les
compagnies aériennes. Les prévisions de l'IATA publiées le 23 avril dernier
concernant les compagnies aériennes de la région MENA font état d'une perte
globale des revenus de l'ordre de 24 milliards de dollars comparativement à
2019. Dans le cas d'Air Algérie, l'IATA avait prévu à cette date une perte de
5,8 millions de voyageurs, et environ 0,8 milliard de dollars de perte de
revenus.