Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Nouvelle alerte

par Abdelkrim Zerzouri

Alors que la planète sort à peine la tête de l'eau, l'Organisation mondiale de Santé (OMS) met le doigt sur le bouton d'alerte. La crainte d'une contagion d'un autre genre fait réagir l'OMS. Les manifestations qui reviennent progressivement sur le devant de la scène mondiale, rappelant la période antérieure à la déclaration de la pandémie de Covid-19, dont la menace a freiné la tendance aux rassemblements massifs qui secouaient naguère plusieurs pays, dont l'Algérie, la France, le Liban, l'Irak, l'Iran, Hong Kong et d'autres pays du continent sud-américain, font craindre le pire sur le plan d'une deuxième vague de la propagation du Covid-19. Comment peut-il en être autrement quand le seul déconfinement partiel suscite la crainte de la flambée des cas infectés au Covid-19 ? Donc, l'appréhension est pire avec ce retour des manifestations populaires, notamment la vague de manifestations déclenchée par la mort de George Floyd, homme noir tué par un policier blanc le 25 mai à Minneapolis (Etats-Unis), qui a fait déferler des centaines de milliers de personnes dans les villes américaines et dans les rues de Londres, Paris, et ailleurs avec une reprise des manifestations sous les mêmes slogans et revendications mis en veilleuse au début de la pandémie du Covid-19, au Liban et à Hong Kong. Pour le d directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, il s'agit là d'un risque majeur qui peut provoquer une seconde flambée du nouveau coronavirus. Avisant dans ce contexte, lors d'une conférence de presse depuis Genève, que rien n'est réglé définitivement sur le plan de la menace de la propagation de la pandémie de Covid-19, y compris ou particulièrement dans les pays où la situation s'améliorait, et qui croiraient qu'ils sont à l'abri d'une deuxième vague de Covid-19. «La plus grande menace est désormais le laisser-aller », a-t-il affirmé dans ce sens. Non sans souligner que ce n'est pas tant les manifestations que l'OMS condamne, mais c'est le non-respect des règles sanitaires par les participants à ces mouvements qui est à dénoncer. L'OMS, qui soutient pleinement les revendications en matière d'égalité et le mouvement global contre le racisme, selon les déclarations du conférencier, tient seulement à « encourager tous ceux qui manifestent à travers le monde à le faire en toute sécurité» », en se lavant les mains, garder une distanciation physique entre les manifestants et porter un masque de protection. Est-ce possible de suivre une telle discipline de rigueur dans des rassemblements massifs qui débouchent assez souvent sur des mouvements, voire des dérapages, de foules incontrôlés ? La responsabilité reste toujours collective, puisque les pouvoirs publics ont pour mission de préserver l'ordre public, avec obligation d'une gestion adéquate, mais cela engage pour une grande part la responsabilité des manifestants dans ce cas de figure, soit dans des mouvements de protestation. C'est particulièrement dans les grands rassemblements que le coronavirus a pu atteindre ce degré effarant de propagation, touchant près de 7 millions personnes dans 196 pays et territoires et ayant fait plus de 400 000 morts, selon un dernier bilan toujours en évolution quotidienne. «Battre le pavé, oui. Mais, face à la pandémie du Covid-19, ce n'est pas encore le moment de lever le pied ». C'est ce qu'il faut retenir de cette nouvelle alerte sanitaire.