|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Jusqu'à quand le Covid-19 va-t-il encore brider les
plaisirs de la plage et l'envie d'évasion des estivants ? L'interdiction des
accès aux plages du littoral jusqu'à nouvel ordre, pratiquement sur tout le
long du littoral algérien, accentue la pression morale au sein des populations,
au bout du rouleau après quelque trois mois de confinement. « L'évasion
impossible » vers ?la grande bleue' devrait constituer le titre du triste
feuilleton qui se joue en ce début de saison estivale. Bien sûr, l'interdiction
en question s'inscrit dans le cadre des dispositions de la lutte contre la
propagation de la pandémie du nouveau coronavirus et vise la protection de la
santé du citoyen, mais il faut en convenir, cette énième privation fait peser
un lourd fardeau psychique, en sus des dangers d'un contournement de l'interdit
adopté par les estivants, qui empruntent désormais le chemin des zones discrètes
rocheuses et montagneuses du littoral.
Inimaginable, certes, de laisser des centaines de personnes affluer vers les plages par ces temps où le risque transmission du Covid-19 reste quand même très élevé, toutefois il est primordial de mettre en place rapidement un décorum adéquat pour éviter tout débordement. Un débordement frôlé ces derniers jours avant que les walis se mettent à faire tomber arrêté sur l'autre pour donner un caractère réglementaire à la décision d'interdiction des accès à la mer, allant jusqu'à bloquer les routes qui y mènent par les corps de sécurité devant les foules nombreuses qui arrivaient des villes de l'intérieur notamment. Du jamais vu. Le nouveau coronavirus n'a pas fini de compliquer la vie. La question, donc, de la période durant laquelle les autorités garderont les accès interdits aux plages du littoral demeure sensible, même si elle ne trouve pas autant de défenseurs et d'impact visibles comme ce fut le cas des commerçants et des travailleurs journaliers, entre autres, qui ont exprimé leur colère et leur détresse dans cette situation de confinement et d'interdiction d'exercice de plusieurs activités commerciales et économiques. La préoccupation des estivants et des professionnels du tourisme des villes côtières (hébergement et restauration qui connaissent leur pic d'activité en été) ne devrait-elle pas être prise en charge par le ministère du Tourisme ? L'un des cadres de ce ministère avait bien annoncé, il y a près d'une semaine, qu'« un protocole sanitaire, dont l'élaboration a été confiée à un comité technique, composé d'experts et d'opérateurs du domaine du tourisme, est en cours d'élaboration ». Depuis, le ministère de tutelle garde le silence sur ce protocole sanitaire. Cela ne devrait certainement pas avoir lieu avant le 13 juin, et bien après si le déconfinement n'est pas décidé à partir de cette date. Une saison estivale déjà ratée ? Même dans le cas où l'on opterait dans les prochains jours pour un accès réglementé ou conditionné, inévitablement, aux plages du littoral, la saison serait à moitié ratée. En tout cas, chez le voisin de l'Est, tout est fin prêt pour accueillir les touristes, avec annonce de facilitation de déplacement pour les touristes algériens. La réouverture des frontières tunisiennes terrestres, aériennes et maritimes, fixée au 27 juin prochain, sonne comme un chant des sirènes. |
|