Nul n'est censé ignorer la loi, un fait qui
dispenserait la justice de tout argument pour appliquer ses dispositions, mais
dans le cadre de la lutte contre la propagation du nouveau coronavirus, la
justice se joint à d'autres institutions et adopte dans ce sens une stratégie
de sensibilisation et de vulgarisation des textes réglementaires, régissant
cette période exceptionnelle, notamment concernant le port obligatoire du
masque de protection ou bavette et le respect des règles de confinement en
général. Toutes les mesures de protection mises en place dans
ce contexte de crise sanitaire, qui ne sont ni fantaisistes ni d'humeurs
passagères, exigent une observance et une discipline totale de la part du
citoyen pour éviter, d'une part de subir les sanctions pénales et d'autre part
de protéger sa santé et, surtout, ne pas mettre en péril la vie d'autrui, a
laissé entendre le Procureur général près la Cour de Constantine, Boudjemâa Lotfi, lors d'une conférence de presse tenue hier
au siège de ladite Cour.
Tout en soulignant le caractère « dangereux » du
non-port du masque de protection ou bavette, le conférencier expliquera, en
détail, les sanctions encourus par tout contrevenant aux termes du décret
exécutif afférent qui a été publié dans le Journal Officiel n°30. Ce n'est pas
une mince affaire d'être pris par les services de sécurité sans bavette. Les
sanctions vont de l'amende entre 10.000 et 20.000 DA jusqu'à l'emprisonnement
de tout coupable arrêté sans bavette sur la voie et les lieux publics, sur les
lieux de travail ainsi que dans tous les espaces ouverts ou fermés recevant le
public, notamment les institutions et administrations publiques, les services
publics, les établissements de prestations de services et les lieux de
commerce. Et quand on dit bavette, il faut que cela obéisse à des
caractéristiques de sécurité précises, confectionnée dans des ateliers
spécialisés. Attention, ce n'est pas un foulard ou tout autre effet inclus dans
la tenue vestimentaire qu'on peut mettre sur le visage et se considérer à
l'abri de la maladie et des sanctions, préviendra M. Boudjemâa
Lotfi. Les personnes arrêtées sans bavette et contre lesquelles des PV de
contravention sont dressés par les services compétents doivent s'acquitter de
l'amende, dans un délai de 10 jours, à défaut le dossier sera transmis à la
justice, avec tout ce que cela comporte comme condamnation à une amende
maximale et aller jusqu'à l'exécution de la décision de justice par contrainte
de corps, soit le règlement de l'amende en mode de détention, précisera le
Procureur général près la Cour de Constantine. Ajoutant que
la qualification des faits peut varier entre la simple contravention, le délit,
ou aller jusqu'à devenir une affaire criminelle quand le coupable met la vie
d'autrui en danger, en étant atteint de la maladie Covid-19 et enfreint les
dispositions réglementaires, adoptées dans le cadre de la lutte contre la
propagation du Covid-19, induisant des sanctions équivalentes de plus en plus
sévères avec circonstances aggravantes, pouvant aller jusqu'à l'emprisonnement
de 3 à 5 ans et des amendes entre 30 et 50 millions. Ajoutant que les
parents d'enfants en âge mineur qui enfreindront la loi seront poursuivis dans
le cadre de ces dispositions réglementaires. « Nous souhaitons que les citoyens
n'en arrivent pas à ce stade des mesures coercitives en prenant conscience du
respect impératif des décisions en question à travers l'autodiscipline »,
relèvera M. Boudjemâa Lotfi.