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Le Syndicat national des
inspecteurs de l'éducation nationale estime, dans un communiqué rendu public
hier, que le report des examens du baccalauréat et du BEM à septembre est une
«décision hâtive et irréfléchie» sur les plans «pédagogique, organisationnel et
procédural». Pour les inspecteurs de l'éducation, la décision d'annuler les
examens de fin d'année «a avorté les efforts déployés par les inspecteurs et
les enseignants pour préparer et dispenser des cours à distance» et «a fermé
toutes les portes à la possibilité de la reprise scolaire comme de nombreux
pays». «Ce qui aura de graves répercussions sur les candidats aux examens, sur
les conditions de la prochaine rentrée scolaire, et même sur l'année scolaire
2020-2021», ajoute le communiqué. Le document évoque plusieurs aspects de cette
«décision hâtive et irréfléchie».
Il évoque des «décisions improvisées qui caractérisent les opérations de fin d'année scolaire et qui mettent à mal les cadres (du secteur, ndlr) concernant les mécanismes qui leur permettent de se prononcer sur les questions pédagogiques liées au transfert et à l'orientation, ainsi que de prévoir les caractéristiques de la carte pédagogique et administrative pour l'année à venir sans oublier les répercussions négatives sur l'organisation pédagogique et administrative». Effets désastreux sur les résultats des examens L'autre aspect évoqué dans le communiqué concerne le «vide pédagogique résultant de la longue interruption des candidats aux examens» qui deviennent de fait des «candidats libres» avec les «effets désastreux que cela aura sur leurs résultats». Par ailleurs, les inspecteurs de l'éducation prévoient de «grands déséquilibres dans l'organisation» de la prochaine rentrée scolaire «qui restera soumise aux établissements d'enseignement et au personnel éducatif et administratif chargés de conduire, d'encadrer et de corriger les examens». Un processus qui «prend généralement au moins six semaines», rappelle le communiqué. Aussi, le communiqué mentionne la partie du programme qui ne sera pas acquise par les candidats aux examens ce qui, est-il noté, aura des «effets» sur «l'avenir de leur parcours scolaire et universitaire». Mesures urgentes Le syndicat rappelle qu'il «avait appelé dans une précédente déclaration à patienter avant de prendre une décision finale concernant le sort de l'année scolaire en cours» et de répondre «progressivement» à l'évolution de l'épidémie du Covid-19, mais que ses «propositions» n'ont pas été prises en compte. Par ailleurs, les inspecteurs de l'éducation nationale appellent à pendre plusieurs mesures, dont celle d'«accélérer la publication des textes organisationnels qui incluent la modification du calendrier des vacances scolaires afin qu'il puisse combler le fossé pédagogique et l'organisation d'un plan de révision et de réparation, ainsi que ceux liés aux modalités de calcul de la moyenne de passage». Ils appellent également à programmer l'examen du baccalauréat «au cours de la première semaine de septembre», «à condition que le «processus d'évaluation» soit «exceptionnellement limité aux matières caractéristiques» de chaque filière «avec l'approbation d'une formule de calcul du taux annuel des matières complémentaires». «Vivre avec l'épidémie» Le communiqué appelle aussi à «planifier désormais comment vivre avec l'épidémie», et recommande à la tutelle de «développer un plan alternatif ferme qui comprend des mesures préventives pour exécuter les examens et la prochaine année scolaire», notamment en «doublant le nombre de centres d'examen et de correction». Pour la prochaine rentrée scolaire, le communiqué suggère «d'adopter un système de rotation pour les élèves afin de réduire la surpopulation dans les établissements et les salles de classe», «d'élaborer un plan de classe pour les matières caractéristiques à chaque filière, tout en envisageant sérieusement d'adopter un système d'enseignement hors classe pour les matières complémentaires» (publications, supports numériques, leçons interactives, etc.)», «à condition que les processus d'évaluation incluent toutes les matières». Le communiqué invite également à «réfléchir à l'élaboration de mesures pratiques pour l'utilisation des technologies de l'information et de la communication et à l'exploitation des diverses applications et logiciels permettant l'enseignement à distance». Enfin, le communiqué appelle «l'ensemble du personnel éducatif et administratif à s'enrôler chacun à son niveau et à se préparer à faire les sacrifices nécessaires pour gérer et surmonter cette étape sensible de l'école algérienne» et réitère l'engagement des inspecteurs au «dialogue et à la consultation comme base d'une gouvernance participative». |
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