|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Décidément,
l'affaire de l'enregistrement audio concernant la tentative de marchandage de
matchs en championnat professionnel de Ligue 1, est en train de prendre une
autre tournure ces derniers jours et pourrait déboucher sur un cataclysme au
plus haut de la pyramide footballistique en Algérie.
Il faut dire que cette affaire a froissé la scène sportive dans le pays et a suscité les interrogations les plus controversées à un moment où l'Algérie et, à l'instar des autres pays du monde, fait face à une situation sanitaire et économique difficile. Entre les accusations du DG de l'ESS, Fahd Halfaya et celles de l'intermédiaire de joueurs, Nassim Saâdaoui, il semblerait que le fossé est plus profond qu'on le pense et que cette affaire d'enregistrement audio n'est en réalité que la face apparente de l'iceberg. Qui est donc derrière la diffusion de cet audio ? Pourquoi a-t-on attendu plusieurs mois pour le rendre public ? L'enregistrement en question a-t-il servi comme un moyen de pression ou de chantage ? A qui veut-on nuire indirectement ? Voilà un peu le genre de questions auxquelles les spécialistes espèrent des réponses. En tous cas, en attendant le verdict des autorités compétentes (sportives et judiciaires), voici quelques points importants qui peuvent aider le lecteur à mieux comprendre les dessous de cette affaire. De nouveaux éléments décisifs Dans sa dernière sortie médiatique, le DG de l'ESS, Fahd Halfaya, tout en plaidant encore son innocence a expliqué que l'enregistrement audio a été diffusé parce qu'il avait «refusé de faire l'impasse sur la coupe d'Algérie». Une déclaration très grave, qui pourrait impliquer d'autres personnes, mais en même temps contradictoire pour Halfaya, qui aurait donné une version différente lors de son audition, d'autant plus qu'il avait crié sous tous les toits que cet audio était un «faux». L'autre élément qui devrait faire accélérer l'enquête, n'est autre que le témoignage très attendu des présidents de l'USB, Abdallah Benaïssa et de celui du CABBA, Anis Benhamadi, eux aussi cités dans l'enregistrement et convoqués pour être auditionnés par la commission de discipline de la LFP, ce dimanche. Cette décision a été prise après l'audition jeudi du manager Nassim Saâdaoui, lequel a plaidé son innocence dans cette affaire. «Je tiens à préciser que j'ai été convoqué en tant que témoin. L'enregistrement sonore n'est pas un faux. Je pense qu'il existe une expertise technique qui va conforter mes propos», a-t-il dit. Enfin, et dans l'espoir de lever tous les soupçons, la commission de discipline de la LFP veut mettre en face à face les deux principaux concernés dans cette affaire, à savoir Halfaya et Saâdaoui, qui ont été convoqués lundi prochain à la même heure. Ceci dit, et selon des indiscrétions, la LFP détient d'autres éléments importants qui peuvent lui permettre de statuer dans cette affaire. Pour rappel, cette affaire a fait réagir le ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) qui a déposé une plainte contre X, alors que la FAF a indiqué dans un communiqué qu'elle s'était saisie du dossier, tout en dénonçant avec vigueur ces «pratiques condamnables». Un règlement de comptes déguisé Outre le jeu de coulisses, les problèmes récurrents sur l'arbitrage et les pratiques malsaines qui continuent de ternir l'image du championnat algérien, il y a lieu d'ajouter le métier peu scrupuleux des managers de joueurs, qui se consacrent à des batailles sans pitié pour espérer se tailler la part du lion dans les transferts de joueurs et entraîneurs. D'ailleurs, l'affaire du joueur M'hamed Merouani (23 ans), qui implique directement l'intermédiaire Nassim Saâdaoui et qui risque d'emporter dans son sillage le président de la LFP, Abdelkrim Medouar, en est la preuve qu'il s'agit d'un règlement de compte et que les hostilités impitoyables existent bel et bien entre les managers de joueurs en Algérie. Pour l'heure, Merouani avoue n'avoir jamais rencontré, ni connaître Saâdaoui, dont le nom figure pourtant sur le contrat de l'ancien joueur de l'ASO, lors de son transfert au MCA. La Ligue de football professionnel avait validé la licence du joueur en janvier 2019, alors que l'agent de joueur Saâdaoui, qui ne possédait aucune licence d'agent en son nom propre à cette date, avait encaissé un million de dinars. Bizarre n'est-ce pas ? Ceci confirme en tous cas, l'idée que celui qui a balancé le contrat de Merouani en veut énormément à Nassim Saâdaoui et à son proche entourage, notamment le président le FAF, Kheireddine Zetchi (dont la relation amicale avec Saâdaoui a été présentée comme un délit). Or, il faut savoir que la FAF avait fermé la porte à des managers «fictifs et autres inactifs», a déclaré hier le président de la LFP sur les ondes de la radio. Voilà qui explique à lui seul toute cette campagne colportée contre le président de la FAF. La FAF sort de ses gonds Dans un communiqué publié sur son site, la Fédération algérienne de football a dénoncé une campagne de médisance contre l'instance fédérale et l'Algérie, tout en mettant en garde ses auteurs. «L'on assiste à une recrudescence d'attaques croisées et bien orchestrées contre la Fédération algérienne de football et surtout contre la personne de son président». La FAF estime que cette campagne de déstabilisation qui n'a jamais cessé depuis l'élection de l'actuel bureau fédéral le 20 mars 2017, «même si le titre continental décroché de haute facture à la CAN-2019 en terre égyptienne a apaisé un tant soit peu les ardeurs de certains cercles tapis dans l'ombre, face à l'élan populaire exprimé pour cette consécration historique». La FAF indique également que «les mêmes cercles s'agitent à travers leurs relais, y compris des sites électroniques et réseaux sociaux, voir des «mercenaires» à partir de salons à l'étranger, en faisant circuler des informations mensongères et des rumeurs diffamatoires dont l'objectif est de discréditer l'équipe fédérale et de lui faire porter seule la responsabilité de tous les maux qui affectent notre sport-roi». Face à cet acharnement, la FAF «dément catégoriquement toutes les allégations colportées par des porte-voix et des parties malintentionnées qui n'ont pas digéré les changements profonds initiées par le bureau fédéral et la perte d'intérêts et de privilèges qui ont longtemps fait le lit de la «Issaba» du football». Aussi, la FAF rappelle «qu'en dehors de ses canaux officiels crédibles et transparents, toute autre information expose son auteur à des poursuites en cas de diffamation et de désinformation», conclut le communiqué. |
|