Que vont faire les 35 pays ou plus, dont l'Algérie, qui ont
adopté l'usage de la chloroquine ou à ses dérivés comme l'hydroxychloroquine
contre le Covid-19 après l'annonce par l'Organisation mondiale de la santé
(OMS) de la suspension temporaire des essais cliniques avec ce médicament
qu'elle mène avec ses partenaires dans plusieurs pays, par mesure de précaution
? La décision de la suspension des essais cliniques intervient dans le sillage
de la publication d'une étude, vendredi, dans la revue médicale ?The Lancet'
jugeant inefficace, voire néfaste, le recours à la chloroquine ou à ses dérivés
comme l'hydroxychloroquine contre le Covid-19, comme
l'a signalé le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, au cours
d'une conférence de presse virtuelle, précisant que la suspension en question
(annoncée le lundi 25 mai) avait été décidée samedi 23 mai. L'étude
parue dans ?The Lancet', qui est arrivée à la conclusion que ni la chloroquine
ni son dérivé l'hydroxychloroquine ne se montrent
efficaces contre le Covid-19 chez les malades hospitalisés, et que ces
molécules augmentent même le risque de décès et d'arythmie cardiaque,
confirmant en quelque sorte les soupçons qui pesaient sur ce traitement que
certains se sont, peut-être, hâtés de qualifier de «médicament miracle»,
va-t-elle faire revenir ces pays sur leur décision de le prescrire aux malades
du Covid-19 ? La chloroquine, faut-il le rappeler, un traitement
ordinaire bon marché, couramment utilisé contre le paludisme depuis près de
sept décennies, ne faisait pas l'unanimité au sein de la communauté des
scientifiques, allant jusqu'à provoquer une très forte controverse entre les
?pour' et les ?contre' son utilisation, mais cela n'empêchera pas plusieurs
pays de l'adopter ouvertement et foncièrement comme traitement contre le
Covid-19, comme la Chine, l'Algérie, le Brésil et la Russie.
Cette dernière étude
qui a conduit l'OMS à suspendre les essais cliniques, lancée il y a plus de
deux mois, sera-t-elle le coup de grâce qui remettra dans les frigos la
chloroquine ou continuera-t-on à l'utiliser comme remède contre le Covid-19 ?
Difficile de présager des décisions de ces pays qui ont adopté le protocole de
l'hydroxychloroquine contre le Covid-19. Les
recommandations de l'OMS n'étant pas contraignantes pour les pays membres,
loisir est laissé, donc, aux concernés de prendre la décision en toute
souveraineté, juste en mettant dans la balance l'intérêt des malades. L'OMS a
usé d'une formule généraliste au début de la polémique soulevée par le recours
à ce médicament, et à d'autres, contre le Covid-19, en relevant le risque sur
la santé des malades à travers «l'usage de médicaments sans preuve de leur
efficacité», mais cette fois-ci, il s'agit d'une implication précise et
formelle, en l'occurrence la suspension temporaire des essais cliniques avec le
protocole de la chloroquine ou ses dérivés.