Les
plages jalonnant la contrée d'Aïn El Turck ont constitué l'endroit idéal pour des moments
d'évasion pour nombre d'estivants précoces durant ce long week-end, prolongé
par le férié du rituel de la fin d'un pénible et sans saveur mois de jeûne. «
Aussi loin que remontent mes souvenirs, je n'ai jamais passé un mois sacré
aussi fade. L'angoisse et l'expectative enfantées par la pandémie du Covid-19,
majorées avec le carême, ont donné naissance à une atmosphère délétère. J'ai
profité de ce week-end ensoleillé pour aller à la plage, en guise de cure de
décrassage des idées noires accumulées au cours de ces trois derniers mois » a
commenté avec une humeur bilieuse un père de famille, qui s'est installé avec
ses deux enfants pour une demi-journée sur une plage du chef-lieu de la daïra
d'Aïn El Turck. Les
témoignages similaires glanés sur les lieux par ?Le Quotidien d'Oran', ont fait
ressortir que l'air ne fait plus la chanson sur les plages où un certain
scepticisme semblait, en toute vraisemblance, planer sur une ambiance
conviviale estropiée par la crise sanitaire. « Nous étouffions et il nous
importait de respirer un peu d'air iodé. La baignade et tous les plaisirs que
procure la mer, représentent en quelque sorte un aranteloir
pour gommer les traces indésirables du confinement, notamment pour nous autres,
disposant comme demeure permanente une habitation précaire dépourvue d'aération
et rongée par l'humidité » ont invoqué, avec un mélange d'amertume et de
sarcasme, un groupe de riverains de la localité de Bouisseville,
installés sur une plage de leur lieu de résidence, autour d'un plateau portant
un thermos de café et des gâteaux traditionnels. L'eau quelque peu froide n'a
pas pour autant annihiler les ardeurs de certains, qui n'ont pu résister à
faire trempette. La tentation était trop forte. «C'est surtout pour nous
purifier et chasser de nos esprits le lugubre du coronavirus. En plus c'est
déstressant» ont ironisé des jeunes, qui venaient de sortir de l'eau à la plage
de St Germain où l'essentiel de ce rush, particulièrement inattendu, a été
répertorié. « Depuis le début du confinement avec la fermeture des
établissements scolaires, les enfants s'ennuyaient à mourir à la maison. Ils
s'en donnent à cœur joie dans l'eau » a argumenté un autre responsable de famille.
Toujours est-il que coronavirus oblige, les vœux en cette matinée du premier
jour de l'Aïd ont été présentés de loin par ces estivants précoces, qui n'ont
pu résister à une sortie d'oxygénation limitée dans le temps et dans l'espace.