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«Les propositions
concernant l'ANP et celle prévoyant la création d'un poste de vice-président
suscitent des interrogations sur des velléités que pourraient nourrir des
forces occultes pour affaiblir le président de la République».
Les observateurs sont nombreux à penser ainsi à propos de propositions qui engagent de lourdes responsabilités. «L'armée est la colonne vertébrale du pays, elle est le dernier rempart de protection du pays, la proposition de la faire intervenir en dehors des frontières n'a rien d'innocent en ces temps de fragilisation poussée des Etats arabes et musulmans», soutiennent-ils. L'histoire retient, selon eux, qu' «à chaque fois qu'une armée consolide sa force de frappe, elle est mise sur les tablettes des laboratoires qui élaborent des feuilles de route pour transformer des pays et des régions en poudrière». Ces propos n'agréent pas des experts de la commission Laraba qui défendent l'annulation de l'immuabilité du principe de l'interdiction de l'ANP de sortir des frontières nationales. «C'est pour la première fois qu'une disposition concernant l'Armée Nationale Populaire est soumise à un débat public, les citoyens peuvent donner leur avis avec toute liberté», soutiennent certains d'entre eux. Ils rappellent ce qui est inscrit dans le volet «Propositions hors axes» contenu dans le projet de révision de la Constitution produit par la commission Laraba, sous la «Constitutionnalisation de la participation de l'Algérie à des opérations de maintien de la paix sous les auspices des Nations Unies» (point 11) et la «Constitutionnalisation de la participation de l'Algérie à la restauration de la paix dans la région dans le cadre d'accords bilatéraux des pays concernés» (point 12). Et ce, pour souligner que «l'intervention de l'armée en dehors des frontières doit être circonscrite uniquement dans la région, il faut qu'elle le soit constitutionnellement pour que nul au monde ne peut prétendre à son intervention en dehors de notre région qui est le Maghreb et le Sahel africain», affirment-ils. Pour convaincre de leur bonne foi, ils notent «l'obligation d'accords bilatéraux des pays concernés» qui, selon eux, est pour soutenir «l'obligation de la circonscription régionale de l'intervention de notre armée qui ne peut avoir lieu qu'après approbation de la majorité des deux tiers du Parlement». Les experts résument «cette proposition véhicule une idéologie de défense et non d'attaque et préserve la souveraineté nationale?» «Circonscrire toute intervention dans la région» Mais les observateurs sont convaincus qu' «elle n'est pas dénuée de velléités de vouloir forcer la main au président de la République pour mêler l'Algérie à des opérations complexes de restauration de la paix plus particulièrement dans la région». Ils évoquent l'article 31 (ex-29) (alinéa 3) (L'Etat) qui prévoit «L'Algérie peut, dans le cadre des Nations Unies, de l'Union Africaine et de la Ligue Arabe, et dans le plein respect de leurs principes et objectifs, participer à des opérations de maintien et de restauration de la paix» et l'article 95 (ex-91) alinéa 3 (Du président de la République) qui stipule «Décide de l'envoi de troupes à l'étranger après approbation à la majorité des deux tiers par le Parlement». Et font remarquer que «les deux articles ne parlent ni d'accords bilatéraux ni de circonscrire l'intervention de notre armée uniquement dans la région». Les observateurs renchérissent, «les experts qui affirment le contraire jouent sur les mots pour faire accepter cette décision». Ils redoutent fortement que «beaucoup de forces occultes internes et externes attendent que l'armée franchisse le pas en dehors des frontières, pour devenir une chair à canon en faisant face à des forces non conventionnelles, des mercenaires endoctrinés pour faire des guerres par procuration, le cas de la Libye est édifiant à plus d'un titre et c'est dans ce pays que l'Algérie est poussée à intervenir». Rappel est fait des pressions de certains Etats occidentaux sur l'Algérie pour constituer une zone tampon entre l'Europe et l'Afrique aux fins de contenir l'émigration clandestine dans des centres de rétention. «Le renvoi ces dernières années, par convois routiers des centaines de ressortissants africains dans leurs pays respectifs remettant ainsi en cause son principe fondamental de solidarité avec les peuples opprimés, la pousser à faire la sale besogne pour eux», affirment nos sources. Contrairement à tout ce qui a été avancé par les médias publics à propos de l'article du Washington Times, nos interlocuteurs sont persuadés que de «telles éloges au Président Tebboune ne sont pas fortuits tant ils coïncident avec des faits inédits dans le pays». De la secte Moon aux amendements de la Constitution Il est noté que le WT appartient à la secte Moon dont les adeptes soutiennent entre autres colonisations l'annexion des territoires palestiniens à Israël. En 1997, Myung Moon, appelé par ses fidèles révérend Moon (décédé en 2012), fondateur de «l'Eglise de l'Unification» désignée en France «Association pour l'unification du Christianisme mondial», déclarait «Je fondais le Washington Times (1982 ndlr) pour concrétiser l'ardent désir de Dieu de sauver ce monde». Et en mai 2003, le WT a soutenu dans son éditorial l'invasion américaine en Irak en affirmant qu'«elle a pour seul but un changement du régime». A Jacques Chirac alors 1er ministre qui avait qualifié le WT «d'instrument de propagande et de renseignement», le révérend avait rétorqué «De la sorte, nous couvrons tous les champs de l'information. Aujourd'hui, nous rassemblons de plus en plus de renseignements confidentiels, pas seulement à propos des Etats-Unis mais aussi sur d'autres gouvernements, du monde entier». Le signataire de l'article élogieux à Tebboune chute par une curieuse sentence. En rendant hommage au Président pour avoir entrepris des réformes courageuses et des amendements constitutionnels, le journaliste écrit «le gouvernement joue également un rôle plus important dans le rétablissement de la paix dans la région». Il anticipe ainsi sur une révision constitutionnelle qui n'est, selon les propos de Tebboune «qu'une plate-forme de travail, une mouture soumise à débat». Dans l'axe 2 «Des propositions» du projet de révision, il est recommandé au point 2 de la «possibilité pour le président de la République de nommer un vice-précisent». L'article 95 (ex-91) vient par son alinéa 6 renforcer l'idée en notant qu' «il peut nommer un vice-président et mettre fin à ses fonctions». Des observateurs rappellent que l'idée n'est pas nouvelle, «elle tourne depuis de longues années pour que ceux qui pensent changer de Président en cours de mandat ne se trouvent pas coincés par un vide institutionnel comme en 91 et même en 2019 où le coup d'Etat à blanc contre Bouteflika a failli tourner au pire» soulignent-ils. Ils sont sûrs que «Ceux qui la défendent aujourd'hui doivent avoir en tête les mêmes raisons, éviter un blocage constitutionnel et institutionnel au cas où le président de la République ne peut pas terminer son mandat?» |
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