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Alors que nous nous attendions
à une amélioration sensible de la situation pandémique, en Algérie, avec la
réduction du nombre de décès quotidiens par Covid-19, la hausse très sensible
des nouveaux cas confirmés vient, tout remettre en question. La fourchette se
situe, depuis plus de 2 semaines, entre 150 et 200 cas confirmés
supplémentaires, chaque jour, donnant l'impression que nous revenons au point
de départ ou que nous nous trouvons devant une seconde contamination par le
coronavirus, heureusement contrebalancée par l'utilisation d'un protocole de
traitement qui a démontré son efficacité. Devant cette situation assez grave
qui a mené le pouvoir public à prolonger la durée du confinement, sans aucun
allègement jusqu'au 30 mai, le ministre de la Santé vient de déclarer, à partir
de Tipaza où il a effectué une visite de travail que : «l'obligation du port de
la bavette n'est pas à écarter si la situation n'est pas sous contrôle». Une
question se pose d'elle-même : sommes-nous revenus à la case départ ? Car il ne
faut pas oublier que le même ministre avait déclaré, il y a quelques jours que
«nous contrôlons la situation» alors qu'une amélioration avait été constatée
après le premier pic, et que le nombre de décès et de nouveaux cas avait
baissé. Si la situation est redevenue ainsi, c'est que le relâchement contre
lequel plusieurs mises en garde ont été faites, par le ministre et par tous les
spécialistes de la Santé est en train de nous mener vers la catastrophe et des
mesures coercitives devraient être prises très rapidement. L'obligation du port
de la bavette apparaît l'une des premières mesures à mettre en application,
trop de citoyens n'ayant pas encore conscience de cette nécessité. Bien sûr,
nous n'en trouvons pas sur le marché mais, devant une menace de mort de plus en
plus présente, nous ne pouvons plus trouver d'excuses et l'Etat devrait aussi
penser à veiller à leur disponibilité, en autorisant, comme cela a déjà été
fait, des artisans à en fabriquer dans leurs ateliers, en augmentant les
capacités de production dans les Centres de formation professionnelle ou
autres. Pour rappel, l'Algérie aurait besoin de 10 millions de bavettes par
jour pour faire face à la demande et il convient de trouver les solutions idoines
pour y répondre, grâce à la conjugaison des efforts de tout le monde, citoyens
et pouvoirs publics. Des unités de productions pourraient, par exemple, être
créées dans chaque wilaya de manière urgente, sous la tutelle des autorités
locales, permettant de fournir ces bavettes et offrant un travail productif à
tous ceux qui sont en mesure de le faire, même dans leur propre atelier ou chez
eux, pour les centaines de couturiers et couturières qui sont au chômage
actuellement, il faudrait seulement les encadrer.
Surtout les commerçants L'obligation du port de la bavette pour les commerçants a été évoquée, dès le début de la pandémie mais peu d'entre eux s'y conformaient, malgré le danger certain qu'ils représentent pour leur propre santé, celle des autres et celle de leurs clients. Le ministre du Commerce vient de remédier à cette situation dangereuse en imposant le port de la bavette par tous les commerçants à partir de demain, dimanche, sous peine de voir le commerce fermé, une manière comme une autre de les obliger à faire ce geste, hautement citoyen et éradiquer une source de contamination parmi les plus virulentes. Il y a aussi un autre vecteur de contamination contre lequel de nombreux commerçants ont pris des mesures radicales, c'est le fait de manipulations des produits par les clients qui choisissent en touchant à tout, déposant à leur insu des virus s'ils sont porteurs sains ou ne se sachant pas atteints. Ces commerçants ont carrément mis une barrière juste à l'entrée de leurs magasins, évitant aux clients de s'agglutiner à l'intérieur du local et de toucher à la marchandise. Mais si ceci est vrai pour ceux possédant un local, les milliers de commerçants installés à même les rues, sur les bords des routes et les quartiers ne peuvent le faire et courent eux-mêmes, un grand danger de contamination ainsi que leurs clients. C'est une question épineuse quand on sait que les marchés couverts sont fermés et que ces commerçants vendent des produits de première nécessité qui ne peuvent être interdits de vente, comme les fruits, les légumes et d'autres produits encore. Depuis quelques jours, la pastèque a fait une apparition très remarquée mais coute plutôt cher, ce qui oblige les clients à n'acheter que la moitié ou le quart de ce fruit très demandé, c'est-à-dire que la pastèque est coupée en deux ou en quatre, une part est vendue et l'autre recouverte de papier cellophane, étalée au soleil et déjà pleine de poussière et, peut-être de virus qui s'y seraient déposés entre temps, au moins une dizaine de minutes. Ceci sans parler du couteau lui-même ou des mains du vendeur qui sont tout sauf propres. Les services de contrôle et d'hygiène des communes, toujours absents de la scène, ont du pain sur la planche et devraient être réactivés et leur effectif augmenté pour participer à la lutte que nous menons tous, contre ces comportements irresponsables qui mettent en péril la santé de tout une nation. |
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