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C'est comme une muraille noire, aveugle,
sur laquelle butent nos espoirs, nos regards et notre avenir. Personne ne sait
ce qu'il y a derrière, tout le monde ne fait que supputer, calculer, espérer et
analyser en ayant comme supports des chiffres et des statistiques. Les plus
hautes autorités sanitaires déclarent ne pas savoir quand le virus sera vaincu,
ni s'il le sera jamais, les autorités publiques s'appuyant sur leurs
déclarations et sur d'autres considérations sociales pour entamer le retour à
la normale ou non. Nous ressentons tous cette impuissance à percer les mystères
de l'avenir, à décider en connaissance de cause pour toute une nation et,
surtout, à ne pas se tromper, dans un sens ou dans un autre. Dans les autres
pays, la situation s'est nettement améliorée et le déconfinement
a déjà été lancé ou le sera incessamment, les autorités étant réconfortées par
la baisse très sensible du nombre de décès et de nouveaux cas confirmés,
mettent le cap sur un retour assez rapide à la normale, aussi bien pour répondre
à la demande d'une population très éprouvée par les mesures draconiennes qui
ont été prises pendant plus de deux mois que pour redresser une économie qui a
pris un sacré coup. En plus, les évènements auxquels nous assistons donnent
parfois une lecture contradictoire de la situation sanitaire en Algérie et
contribuent à épaissir les ténèbres plutôt qu'à nous donner une indication
fiable. Alors que tous tablaient sur l'allègement des mesures de confinement
après la reprise des activités dans les hôpitaux et, sinon de la reprise des
cours, du moins la tenue des examens de fin d'année durant le mois de juin, le
gouvernement décide d'ajourner celui de la 5ème et de reporter le BEM et le bac
jusqu'au mois de septembre, mettant de facto les élèves en vacances. Après
pareille décision, nous comprenons que nous ne sommes pas encore sortis de
l'auberge et que nous devons compter encore de longues semaines de confinement.
Les mesures sanitaires de plus en plus respectées Echaudés par le retour à plus de sévérité dans l'application des mesures de confinement ou ayant enfin compris qu'il était dans leur intérêt et dans celui des leurs de respecter les mesures sanitaires pour lutter contre la propagation du Covid-19, les citoyens algériens adhèrent de plus en plus aux mesures sanitaires dictées par la situation. Car il faudrait avant tout s'imprégner du fait que c'est la situation de pandémie dans laquelle nous nous trouvons qui impose ces mesures et non les pouvoirs publics, c'est une nuance qui fait toute la différence, d'autant plus que la crise de confiance entre les citoyens et les institutions étatiques est encore de mise. Donc, nous assistons ces derniers jours à un peu plus de discipline devant les magasins, les gens se tenant à distance respectable les uns des autres, ils sont de plus en plus nombreux à porter une bavette et à éviter les comportements constituant un danger pour leur santé. Nous ressentons quand même une meilleure compréhension de la situation sanitaire que traverse le pays et le monde entier, les discussions n'étant plus comme elles étaient auparavant, mêlant refus de croire à une pandémie et position d'opposant politique inconscient. Bien sûr, certaines régions continuent d'être le théâtre de comportements incompréhensibles, avec des centaines de gens qui se côtoient comme si de rien n'était, qui ne cherchent pas à se protéger contre la propagation du virus pour diverses raisons et qui essaient même de ne pas respecter les horaires du confinement. Cela se voit surtout devant les étals des marchands des fruits et légumes installés le long des routes, comme nous l'a rapporté un ami qui s'est rendu à Aïn Taya, histoire de changer un peu d'air en compagnie de son fils et qui était vraiment étonné du nombre de personnes occupées à faire leurs achats en fruits et légumes sans prendre la moindre précaution sanitaire. Les clients étaient tellement nombreux qu'ils constituaient un véritable handicap à la circulation automobile, garant leurs véhicules n'importe comment aux alentours de ces véritables marchés improvisés un peu partout. Imposer le port des bavettes Les spécialistes de la santé ne cessent de lancer des appels pressants aux autorités publiques dans le but d'imposer le port de la bavette à tous ceux qui se rendent dans les lieux publics afin de bloquer la propagation du Covid-19 qui se fait de plus en plus virulent. Des médecins affirment même que la principale cause du nombre élevé de contaminations constaté ces derniers jours revient au fait que les citoyens ne portent pas de bavettes dans les endroits publics, se faisant contaminer ou contaminant les autres s'ils sont eux-mêmes porteurs. Ils incriminent surtout les jeunes qui, étant assez forts pour faire face au virus, développent rapidement des anticorps et guérissent, mais ils auront entre-temps contaminé un nombre important et indéterminé de leurs proches. Outre le port de la bavette, il faudrait aussi procéder à des analyses pour toute personne présentant des signes d'atteinte par le Covid-19 et en faire une maladie à déclaration obligatoire, imposant même des sanctions contre les médecins privés qui ne le feraient pas. Penser aussi une autre manière de sensibiliser les citoyens sur ce danger imminent pourrait contribuer plus efficacement contre cette pandémie. Il y a aussi lieu de faire en sorte que les bavettes soient disponibles sur le marché et à des prix abordables. |
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