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Les tensions sur les médicaments sont de plus en plus
fréquentes en cette période de crise liée à l'épidémie du Covid-19 dans les
officines pharmaceutiques de Tlemcen. Pour certains malades, il est de plus en
plus difficile de mettre la main sur des médicaments vitaux. Parmi les nombreux
patients qui n'arrivent plus à accéder aux traitements prescrits par leurs
médecins traitants, une femme souffrant d'embolie pulmonaire, qui a besoin de Lovenox pour soigner cette pathologie très douloureuse qui
attaque les artères irriguant le poumon souvent causée par un caillot sanguin
qui provoque une phlébite ou une thrombose veineuse. « Je n'arrive plus à
mettre la main sur une boîte de Lovenox 4.000 unités
en pharmacie ! Le médecin m'avait prescrit cet anticoagulant qui empêche la
formation ou l'extension des caillots dans les vaisseaux sanguins, que je suis
depuis trois mois. J'ai fait une dizaine de pharmacies de Hennaya
et Tlemcen pour trouver ce médicament, en vain. Il a fallu que des jeunes de
mon quartier lancent un appel pressant sur mon cas à travers les réseaux
sociaux pour qu'un médecin cardiologue de Tlemcen installé à Paris réagisse et
c'est grâce à lui que j'ai pu obtenir deux boîtes de Lovenox
», raconte une habitante de Hennaya, diabétique qui
craint beaucoup pour ses deux pieds qui se sont gonflés.
Par ailleurs, un habitant de Tlemcen, âgé de 65 ans, qui court derrière le Levothyrox pour traiter sa maladie thyroïdienne, partage cette même angoisse de se retrouver face à la pénurie de médicaments. « Cela fait longtemps que je prends le Levothyrox, sincèrement il n'y avait pas de pénurie de ce médicament au début, il était disponible. Mais aujourd'hui, il est difficile à se procurer en pharmacie cet indispensable traitement. Des fois j'en trouve et des fois non. Cela fait dix jours que je le cherche et partout on me signifie que ce n'est même pas la peine de le chercher. Que dois-je faire, j'ai beaucoup de douleurs et il ne me reste plus de médicament. Voilà le calvaire que nous vivons ! ». Contactée au sujet de ces pénuries, une pharmacienne de la ville de Tlemcen affirme que « ce n'est pas que ces deux médicaments qui manquent actuellement dans les rayons. Des tensions récurrentes touchent même d'autres médicaments antibiotiques, corticoïdes et de traitement du cancer, du cœur, des troubles neuropsychiatriques, épileptiques ou fongiques. La situation se complique depuis trois ou quatre ans pour les pharmaciens qui n'arrivent plus à satisfaire leurs malades à cause des ruptures répétitives de médicaments dans tous les domaines. Parfois, on nous livre que dix boîtes de médicaments vitaux, comme par exemple Arimidex et Nolvadex pour le traitement du cancer du sein et Temgesic qui combat la douleur en agissant directement sur le cerveau et utilisé dans le traitement des douleurs intenses, ou Cantapone qui est indiqué pour le traitement des patients adultes atteints de la maladie de Parkinson ». Selon un pharmacien de Remchi, « le syndicat national des pharmaciens d'officine a noté plus de 200 médicaments en pénurie dans les quelque 10.000 officines pharmaceutiques qui existent en Algérie». |
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