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Ambiance singulière sur les plages d'Aïn El-Turck: Le coronavirus n'a pas découragé les estivants précoces

par Rachid Boutlelis

Fait plus au moins insolite, en cette période de confinement sanitaire partiel et en ce premier week-end du mois sacré, les estivants précoces ont été nombreux à s'installer, contre vent et marée, sur les plages de la contrée d'Aïn El-Turck. La hausse de la température majorée avec la pénible monotonie du confinement et l'envie de déstresser constituent le principal argument avancé par ces estivants, qui, à priori, avaient grand besoin de respirer une bonne dose d'air iodé. Toujours est-il qu'une ambiance hors-saison, tout à fait singulière, rehaussée par les éclats de rire et les cris de joie des enfants barbotant dans l'eau, a régné sur ces plages avec la sensible amélioration des conditions météorologiques. Selon le constat établi sur le terrain, nombreux sont ceux qui ont décidé de profiter du soleil et des plaisirs que procure la mer et ce, en dépit de la pandémie. La tentation était vraisemblablement trop forte. Tout en respectant, un tant soit peu, les mesures préventives, telle que la distanciation sociale et le salut à distance, sans se serrer la main et sans embrassades, des familles ainsi que des groupes de jeunes et moins jeunes, se sont installés sur le sable pour goûter à quelques moments d'évasion. L'eau froide n'a pas pour autant annihiler les ardeurs de certains, qui n'ont pas pu résister à faire trempette. « Nous en avions grandement besoin pour chasser le lugubre enfanté par le coronavirus. Cela fait beaucoup de bien une baignade dans l'eau quelque peu froide mais cependant et surtout non contaminée. Ça rafraîchit et ça désinfecte. Un double effet déstressant », ont invoqué des jeunes avec une pointe d'ironie, qui venaient de sortir de l'eau sur la plage de Bouisseville où l'essentiel de ce rush, particulièrement inattendu, a été répertorié. « Les enfants s'ennuyaient à mourir à la maison depuis le début des vacances. J'ai décidé de leur faire une bonne surprise, lors d'une sortie d'oxygénation. Ils s'en donnent à cœur joie dans l'eau », a argumenté un père de famille. La métaphore représentant l'éloignement les unes des autres, des grappes de personnes disséminées à travers les plages, laissait supposer, cependant, que le respect de la distanciation était plus au moins pris en considération. Les effets désastreux du coronavirus ont, en toute vraisemblance, été remisés dans les placards de l'oubli momentanément. Notons que cette ambiance a duré jusqu'à un court laps de temps avant 17h, heure de l'interdiction de circuler. Comme par enchantement, les parasols ont disparu et les plages se sont spontanément vidées et ce, aussi rapidement qu'elles ont été occupées. Le départ des retardataires a donné le signal aux mouettes et autres oiseaux de mer, qui se sont réapproprié les lieux. Les plages ont retrouvé, quelque peu, leur originalité d'antan et la nature a finalement repris le dessus. Une autre ambiance sereine s'est installée.