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![]() ![]() ![]() «Amnesty International»: Appel à libérer «les militants du Hirak et les journalistes»
par R. N. ![]() Amnesty
International appelle les autorités algériennes à la «libération immédiate»,
dans «le contexte de la pandémie de Covid-19», des «militants du mouvement Hirak et des journalistes». Dans un communiqué rendu
public, hier, l'ONG estime qu'«entre le 7 mars et le 13 avril, dans 6 villes en
Algérie, au moins 20 militants ont été convoqués pour être interrogés par la
police, ou interpellés et placés en détention provisoire, ou condamnés pour des
accusations découlant de l'exercice de leur droit à la liberté d'expression ou
de réunion pacifique, selon des avocats spécialisés dans les droits humains».
«À un moment où tous les regards, aux niveaux national et international,
scrutent la gestion de la pandémie de Covid-19, les Autorités algériennes
consacrent du temps pour accélérer les poursuites et les procès contre des
militants, des journalistes et des partisans du mouvement du Hirak», déclare Heba Morayef, directrice du programme Afrique du Nord et
Moyen-Orient à Amnesty International.
Pour Mme Morayef, ces «militants pacifiques détenus uniquement pour avoir exprimé leurs opinions, en ligne et hors ligne» doivent être libérés «immédiatement et sans condition». «En procédant à leur arrestation et à leur incarcération, elles les sanctionnent pour leur liberté de parole et mettent, aussi, en péril leur santé, étant donné les risques de propagation du Covid-19 en prison», ajoute la même source. Après avoir mené des «entretiens avec huit avocats, quatre militants du mouvement du Hirak, deux proches de personnes détenues et les familles de deux journalistes», Amnesty International estime que ces «militants sont convoqués arbitrairement». «Selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), entre le 26 mars et le 12 avril, au moins 12 militants ont été convoqués et interrogés au sujet des opinions qu'ils avaient exprimé sur Internet ? majoritairement en soutien au mouvement de contestation du Hirak», ajoute le communiqué. Le document cite plusieurs cas de personnes interrogées par la police, dans plusieurs villes du pays, notamment à M'Sila et Batna, pour des publications sur les réseaux sociaux favorables au Hirak. L'ONG rappelle les condamnations prononcées par plusieurs tribunaux de «première instance» à l'encontre de militants du Hirak. Le communiqué cite le cas de Abdelouahab Fersaoui, président de RAJ, «condamné à une année de prison assortie d'une amende, pour avoir participé aux manifestations du Hirak et critiqué dans plusieurs publications sur les réseaux sociaux la façon dont les autorités ont géré ce mouvement», et celui de Karim Tabbou (UDS) condamné à «un an de prison et à une amende de 50.000 DA». Le document cite également l'interpellation le 7 mars dernier du «militant politique Samir Benlarbi et le coordinateur national des familles de disparus Slimane Hamitouche», tous deux attendent leurs procès à la prison d'El-Harrach. Le communiqué d'Amnesty International évoque également la censure des médias électroniques. L'ONG revient également sur l'arrestation, le 27 mars, du journaliste Khaled Drareni à Alger, qui «se trouve actuellement en détention provisoire à la prison de Kolea», «en raison de sa couverture le 7 mars du mouvement du Hirak». «Il est inculpé d'incitation à un rassemblement non armé» et «d'atteinte à l'intégrité du territoire national», affirme Amnesty International. «À l'approche de la Journée mondiale de la liberté de la presse, Amnesty International engage les autorités algériennes à respecter la liberté de la presse, dans le pays : le journalisme ne devrait jamais être un crime passible de peines d'emprisonnement», conclut le communiqué de l'ONG. |
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