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L'Algérie
est-elle vraiment prête à affronter, pour le long terme, la crise sanitaire du
corona ? Cette question défraye, il est vrai, la chronique, surtout que le
baril du pétrole enregistre ses plus bas taux sur le marché. Il faut noter à
cet égard que, quoique repoussée par le président Tebboune,
la possibilité d'un recours à l'endettement extérieur a déjà été évoquée dans
le projet de loi de finances de 2020. Cela dit, fragile sur le plan financier,
notre pays ne saurait parer pour longtemps à une crise sanitaire d'une telle
envergure, doublée d'un contexte économique combien déjà défavorable, sans
qu'il ne courbe l'échine devant le FMI. Car, outre les masques, les
respirateurs artificiels et les équipements requis pour la prévention contre ce
virus mortel, il est surtout question de l'importation de tests, ou sinon leur
fabrication localement pour mesurer l'ampleur de la contagion. Chose ne pouvant
s'accomplir sans accompagnement financier conséquent du secteur pharmaceutique.
S'ajoute à ce sinistre décor, d'une part, le ralentissement de la machine économique, pour cause de confinement, dont les fâcheuses conséquences pourraient s'inscrire dans la durée, impactant ainsi durement la vie des basses couches de la société. Ce qui suscitera, par ricochet, des troubles sociaux. D'autre part, comme l'Algérie est dépendante de l'Europe et des pays asiatiques en matière de produits manufacturés, l'arrêt momentané de la machine économique dans ces zones-là, entraînera nécessairement des retards d'approvisionnement et, peut-être, des pénuries au niveau local. En tout cas, il s'avère que, si, jusque-là, les signes qui viennent du ministère de la Santé sont plutôt rassurants quant à la maîtrise de la pandémie, il n'en demeure pas moins que la marge du risque sera importante et à double incidence : sanitaire et économique. Toutefois, sans laisser trop de place au pessimisme, nombre de facteurs plaident pour le positif dans notre cas, en Algérie. De prime abord, l'Algérie dispose, selon les données fournies en 2016 par la Banque mondiale, de 1,8 médecin pour 1.000 habitants contre 0,7 pour 1.000 au Maroc et 0,2 pour 1.000 en Afrique subsaharienne ! Ce qui augure sur le plan sanitaire, de l'avis de beaucoup d'organisations internationales, de perspectives plutôt bonnes et d'une possibilité de gestion moyenne de la pandémie, même en cas de pic dans la propagation du virus dans les jours ou les semaines à venir. Puis, une autre lueur d'espoir vient des épidémiologistes, lesquels considèrent que les caractéristiques climatiques de notre pays, dont la forte chaleur estivale, sont au nombre des facteurs à même de limiter la propagation d'un virus à caractère respiratoire. |
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