Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Fruits et légumes: Une hausse des prix et un rappel à l'ordre

par Tahar Mansour

  C'est un ministre du Commerce en colère et intraitable avec les spéculateurs de tous bords qui a débarqué hier matin (vendredi), très tôt, au marché de gros de Boufarik pour se rendre compte de visu de l'état de déliquescence avancé auquel est parvenu ce créneau très important dans la vie des citoyens. Devant les prix exorbitants des fruits et légumes imposés par les mandataires au niveau de cette importante structure commerciale qui dessert plusieurs wilayas, dont Blida et Alger, Kamel Rezig a demandé aux mandataires les raisons de cette hausse extravagante des prix à la veille du Ramadhan et qui se poursuivait. En effet, déjà au niveau des marchés de gros, l'exemple de la courgette qui ne coutait que 30 DA au détail est passé à plus de 110 DA en gros, ce qui fait qu'elle arrivera aux environs de 150 DA ou plus chez le consommateur. Devant l'impossibilité de répondre à la question, le ministre a ordonné que la marchandise de ce mandataire spéculateur soit saisie et son registre de commerce retiré : «vous travaillez sans registre de commerce, sans afficher les prix, sans payer d'impôts et vous osez augmenter les prix des produits de cette manière, vous n'avez pas honte de vous ? Vous ne pensez qu'à vos profits personnels, Vous ne pensez pas à ces familles démunies qui ne trouvent même pas de quoi acheter un kilo de pomme de terre», a-t-il explosé devant plusieurs mandataires qui affichaient un profil bas.

Le ministre a décidé de sévir devant la hausse vertigineuse des prix des fruits et légumes imposée aux citoyens. L'absence d'affichage des prix des fruits et légumes à l'entrée du marché et au niveau des carreaux a provoqué l'ire de Rezig qui a engagé une guerre sans merci contre ces pratiques illicites consistant en la vente au plus offrant sans affichage des prix. Il a rappelé que cette pratique est illicite car les mandataires doivent afficher les prix des marchandises en toute transparence et les clients ont alors le choix. «A partir de demain, si vous n'affichez pas les prix, vous risquez la saisie de votre marchandise en plus d'une amende», a-t-il averti. «Nous avons l'habitude de vendre de cette manière, nous fixons un seuil et nous vendons au plus offrant», a déclaré un mandataire. Et le ministre de rétorquer : «cette pratique est interdite par la loi».

L'état du marché de gros de Boufarik, loué à un privé, qui se trouve dans un état déplorable a aussi fait réagir le ministre du commerce qui a rappelé au gestionnaire ses obligations contractuelles. Il lui fait aussi remarquer que la majorité des commerçants, agriculteurs et clients ne portaient pas de bavettes pour se protéger d'une éventuelle contamination en cette période dangereuse : «en tant que gestionnaire de cette importante surface commerciale, vous êtes responsables de la sécurité sanitaire de ceux qui y entrent. Une seule personne portant ce virus va faire des ravages», lui a-t-il fait savoir. Pour rappel, c'est la deuxième visite inopinée qu'effectue Kamel Rezig, ministre du Commerce, après celle effectuée quelque temps après sa nomination et au cours de laquelle il avait constaté que ses directives en ce qui concerne les prix des produits agricoles n'avaient pas été respectées.