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Tlemcen: Couacs dans les cours à distance de l'université

par Khaled Boumediene

Inquiète pour l'avenir de la formation des étudiants et des apprenants de l'Université « Abou Bekr Belkaïd » de Tlemcen, la section syndicale de la Ligue nationale des étudiants algériens (LNEA) de Tlemcen vient de lancer un appel dans son communiqué, «adressé à Monsieur le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique », est-il indiqué en tête de ce communiqué-message, pour « exiger l'annulation de la plateforme numérique d'enseignement à distance mise en place par le ministère de l'Enseignement supérieur après la suspension des cours au début du confinement pour éviter la propagation du Covid-19 dans les rangs de la communauté estudiantine ». Les étudiants demandent, par ailleurs, de « prolonger l'année universitaire 2019-2020 après la fin de la crise sanitaire et le retour à la vie normale jusqu'à la prochaine rentrée universitaire 2020-2021 prévue après les vacances de cet été ». Le but de cet appel ? « Se faire entendre car cette démarche improvisée a fait vite montrer ses limites au fil des semaines », a expliqué Abdelkader Benkhaled, membre du bureau national de la LNEA, qui nous a indiqué que la majorité des 47.000 étudiants de Licence, Master et Doctorat, regroupés principalement à l'université de Tlemcen et Mansourah, rejettent « cette mesure qui inquiète fortement le milieu universitaire, qui considère que cette démarche irréfléchie n'est pas en mesure de poursuivre la ligne de la démarche pédagogique tracée par les enseignants à l'université, et combler les écarts scolaires créés par la situation de déshérence des étudiants ». Pour cet étudiant du Master en droit international, l'enseignement ouvert et à distance via le e-Learning est chaotique, dans son accessibilité, son exécution comme dans l'évaluation des étudiants. « Personne n'arrive à s'adapter à cette démarche du fait que les étudiants et les enseignants sont d'une part jetés du jour au lendemain dans le bain de l'enseignement à distance sans aucune étude préalable ni concertation avec les enseignants, étudiants et autres partenaires de l'université, et d'autre part, de nombreux étudiants ne disposent pas de micro-ordinateurs, tablettes, iPhone, téléphonie et d'Internet à la maison.

Il est bien difficile, voire impossible de se connecter aux plateformes d'enseignement à distance avec les moyens du bord, des ordinateurs défaillants et des connexions à faible débit, cela pose problème, d'autant qu'avec la fermeture de cybercafés et les restrictions de circulation, il n'est guère plus possible aux étudiants d'accéder aux sites électroniques mis à leur disposition par les facultés, afin de télécharger les supports de cours proposés par leurs enseignants », précise-t-il.

Pour leur part, de nombreux étudiants de la faculté des sciences de la nature et de la vie et sciences de la terre et de l'univers de la rocade d'Imama, évoquent eux aussi les difficultés d'accès à cet enseignement en ligne (connexions surchargées) et l'inefficacité pédagogique engendrée par ce dispositif de plateforme numérique. « La seule alternative est de prolonger l'année universitaire à fin septembre ou novembre 2020 pour rattraper les modules manquants, comme ce fut le cas lors des années universitaires de 1996-1997 et 2019-2020, car il est quasi-impossible, d'encadrer l'enseignement à distance des milliers étudiants des 08 facultés de médecine et des 02 instituts de l'université. Nous avons peur que des retombées néfastes de cet enseignement à distance ne se répercutent sur les étudiants, car les modules scientifiques enseignés aux étudiants ne sont pas appuyés par des travaux dirigés ou d'application », proposent-ils.

A noter que de nombreuses sections syndicales des universités du pays ont affiché clairement leur refus à la plateforme numérique d'enseignement à distance mise en place par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.