Au Mouloudia d'Oran, la situation ne prête guère à l'optimisme
et les clignotants sont au rouge. Les dirigeants, avec l'acculement des dettes,
sont dans l'expectative et ne savent plus à quel saint se vouer, notamment en
cette période de crise sanitaire, anéantissant tout espoir de bénéficier de
toute contribution financière pour désamorcer la crise en l'absence d'abord de
nouveaux contrats de sponsoring et, ensuite, du silence inexplicable des
actionnaires qui refusent catégoriquement de venir en aide au club. Aussi, les
dirigeants actuels tirent la sonnette d'alarme en raison de la situation
financière du club qui se complique davantage en raison de ses dettes qui
s'élèvent à plus de 150 millions de dinars, a-t-on appris auprès de la
direction du MCO. Cette dernière précise que la masse salariale de l'équipe
professionnelle est de l'ordre de 24 millions de dinars et que les joueurs
n'ont pas perçu de salaires depuis six mois.
Ce
n'est pas le seul problème puisque chaque jour apporte son lot de surprises avec
ces décisions de justice sommant la direction à apurer ses dettes envers
d'anciens joueurs, selon un dirigeant. Des plaintes d'anciens joueurs
continuent d'atterrir au niveau de la justice et la chambre de résolution des
litiges (CRL), réclamant la régularisation de leur situation financière pendant
leur passage au sein de club. A cet effet, les dirigeants actuels affirment
qu'ils ne possèdent aucun document à propos de ces dettes, ce qui signifie
clairement que la direction ne dispose d'aucun document prouvant l'existence de
ces dettes et de défendre les intérêts du club. Pour les responsables du MCO,
la situation risque de ne pas de connaître une issue favorable dans la mesure
où, selon eux, l'ex-président du Mouloudia d'Oran,
Ahmed Belhadj, a refusé d'effectuer les passations de consignes avec la
nouvelle direction. «Ce qui fait que nous sommes à chaque fois surpris par la
montée au créneau d'anciens joueurs qui réclament leurs arriérés de salaires»,
dira notre interlocuteur. Une situation embarrassante qui risque de faire
exploser la bâtisse du Moulouidia d'Oran où déjà le
directeur général, Tahar Cherif El Ouazzani, et ses
proches collaborateurs songent sérieusement à remettre les clés sous le
paillasson. «Comme tout le monde le sait, nous avons pris les rênes du club
l'été dernier seulement. Nous avons essayé tant bien que mal de mettre l'équipe
dans les meilleures dispositions possibles, mais nous n'avons jamais été
épargnés par les problèmes, notamment d'ordre financier», a déploré le même
responsable. Ce dernier met en garde contre une situation de «faillite» à
laquelle est exposée la société sportive par actions du club du MCO pour le
moment. A présent, les dirigeants mouloudéens
essayent de trouver des solutions, mais il est très difficile, pour ne pas dire
impossible de s'en sortir, notamment en ces temps de pandémie du coronavirus
qui a engendré l'arrêt définitif de toutes les activités. Comme quoi, le bout
du tunnel n'est pas pour demain.