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![]() ![]() ![]() ![]() S'il est un corps de métier qui a
démontré ses preuves et qui n'a reculé devant aucun sacrifice en ce combat
contre la mort, c'est bien celui du corps médical et assimilé, qui a payé un
lourd tribut en perdant plusieurs de ses membres les plus compétents, des
médecins de renom qui ont été infectés par le Covid-19 et qui en sont morts. Le
premier, Pr Si Ahmed, chef du service chirurgie au CHU Frantz Fanon a tiré sa
révérence au début de ce mois d'avril après avoir lutté en vain contre le
virus. Il fut suivi par les docteurs Farouk Kebaïli
et Noureddine Djemaa Kébir qui ont, eux aussi, payé
de leurs vies, leur volonté de continuer à sauver des vies humaines malgré tous
les dangers. Blida a pleuré la perte incommensurable de ces trois médecins,
considérés comme les doyens du corps médical de cette wilaya. D'autres encore
se trouvent dans un état critique, d'autres sont peut-être porteurs du virus
asymptomatiques, risquant de contaminer leurs familles et leurs collègues. Les
paramédicaux sont aussi très exposés de par leur promiscuité avec les malades,
le manque de matériel de protection et l'incompréhension généralisée de
l'obligation de la prise de précautions par les citoyens, à quelque niveau que
ce soit.
Le président du conseil de l'ordre des médecins de la wilaya de Blida est monté au créneau dernièrement via son compte Facebook pour faire montre de son inquiétude face au danger réel de la contamination des médecins et infirmiers à cause du manque de moyens de protection. Il a lancé un appel aux autorités publiques afin d'accélérer la fourniture de ces moyens aux personnels médicaux et paramédicaux, aussi bien dans les institutions hospitalières publiques que chez le privé, dont un grand nombre ont carrément fermé leurs cabinets ou ont réduit de manière remarquable leur ouverture. L'arrivée avant-hier de très grandes quantités de matériels de protection importés de Chine par le biais de deux avions militaires permet de mesurer l'importance donnée par l'Etat à ce problème et la célérité qu'il a mise à le régler, car il y va de la survie de toute la nation algérienne. La téléconsultation, solution de secours Toujours dans le but d'éviter au maximum les contacts directs risqués et permettre aux citoyens, surtout ceux souffrant de maladies chroniques ou aiguës, de bénéficier de conseils et d'orientations, des médecins bénévoles se sont lancés, à Blida, dans la consultation à distance, en coordination avec l'association scientifique ?Er Razi'. Trois lignes téléphoniques sont mises à la disposition des citoyens de la wilaya de Blida pour être informés ou dirigés vers la spécialité qui correspond à leur cas, par des médecins bénévoles. Selon le président de l'association, Dr Amine Sahraoui, « Nous sommes une dizaine de médecins qui répondons aux questions posées par des citoyens malades afin de les orienter vers l'hôpital ou un médecin (généraliste ou spécialiste) selon les symptômes qu'ils nous décrivent ». Il continue en précisant que « en cette période de confinement, de nombreux médecins ont réduit leur présence dans leurs cabinets et de nombreux malades sont inquiets et ont peur de ne pouvoir se faire soigner ». L'association Er Razi a mis au point une application qui permet aux médecins généralistes et spécialistes de répondre directement et rapidement aux questions des citoyens. Les médecins faisant partie de cette équipe de volontaires sont connectés à l'application et peuvent entendre toutes les communications reçues et y répondre sur-le-champ, ce qui fait gagner beaucoup de temps. Le Dr Sahraoui indique qu'il a même intégré des médecins résidents à cette opération afin d'assurer la relève et d'ancrer la culture de l'entraide au sein de la corporation. Enfin, il affirme que durant les quatre premiers jours du lancement de l'application, l'association a reçu plus de 50 appels lancés par des citoyens inquiets pour leur santé et trouvant là des médecins qui pouvaient les orienter et répondre à leurs préoccupations. |
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