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Les dix jours de
confinement total décidés pour la wilaya de Blida sont terminés et nous sommes,
aujourd'hui, samedi au douzième jour, sans que beaucoup s'en rendent compte.
La poursuite du confinement est passée tout naturellement de l'appréhension des premiers jours à l'acceptation pour cas de force majeure. Les habitants de la wilaya de Blida n'ont même pas cherché à savoir si le confinement total a été prolongé ou pas, ils ont continué le train de vie imposé par le Covid-19 alors que l'angoisse de lendemains incertains occupe les esprits et le temps. La recherche de produits alimentaires est devenue une occupation pour les hommes - et quelques femmes - qui passent la matinée dans les magasins ou auprès de vendeurs occasionnels de fruits et légumes que nous retrouvons, à chaque coin de rue, dans différents quartiers, proposant des produits maraichers frais et divers à des prix somme toute, abordables. D'ailleurs, après les premiers jours où elle a frôlé les 120 DA le kilo, la pomme de terre est revenue à un prix assez bas, soit entre 45 et 50 DA le kilo, grâce à l'action rapide et décisive du ministre du Commerce qui a su s'attirer la sympathie de la quasi-totalité des Algériens après cette action d'envergure. La farine est maintenant disponible dans nombre de commerces et la semoule, grande absente à ce jour, devrait être commercialisée dans les tout prochains jours, selon certaines sources commerciales. Mais il reste le fait que les gens, même s'ils font montre de prudence sanitaire actuellement, continuent de ne pas se conformer strictement au confinement décidé, rappelons-le pour endiguer la pandémie de coronavirus qui menace, en premier lieu, leur vie et celles des leurs. Des jeunes se retrouvent, chaque après-midi, dans leurs quartiers respectifs et organisent des matches de football, en faisant fi de toute sécurité, s'accrochant les uns aux autres, dans une promiscuité très dangereuse. Les conducteurs de véhicules sont aussi trop nombreux à sillonner les rues des villes et les services de police ont fort à faire pour faire respecter les mesures de sécurité que nombre de nos concitoyens semblent prendre à la légère. L'autre problème de taille qui a surgi ces derniers jours, c'est la rumeur qui va en s'amplifiant, faisant état de dizaines et de milliers de cas qui seraient tus par les autorités. Le bouche-à-oreille fait fureur et il n'est pas rare de se faire aborder par une connaissance qui vous susurre à l'oreille, en s'approchant de vous : « tu sais, on ne nous le dit pas, mais il y a dans notre ville une centaine de cas confirmés. Il faut faire attention, tu risques d'attraper la maladie ». ?On' vous affirme que les autorités sanitaires ne veulent pas nous dire la vérité car elles sont dépassées et ne peuvent prendre en charge ?tous' les malades. Une rumeur qui tue plus que le virus lui-même, invérifiable, inépuisable, sans fondement raisonnable, colportée par des gens soit malintentionnés, soit ignorants, mais qui fait perdre l'espoir aux citoyens et qui ne peut en aucun cas être réelle. Si nous leur demandons de prouver ce qu'ils disent, ils vous regardent d'un drôle d'air, comme si vous étiez un traître, un vendu à l'Etat, comme si l'Etat était un ennemi. Mais il faut dire qu'en matière de communication en temps réel, les autorités publiques ont toujours les mêmes réflexes, gardant pour eux des informations qui auraient pu leur rendre de grands services et apaiser la panique qui commence à toucher de nombreux habitants. |
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