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Le
continent africain est-il bien armé pour faire face à la pandémie du
coronavirus ? Des continents mieux nantis, riches, dotés de systèmes de santé
très performants et d'institutions qui semblaient rodées dans la solidarité et
l'entraide financière, économique et sociale, entre les pays voisins et unis,
se sont retrouvés démunis dans cette crise qui pousse au « chacun pour soi et
Dieu pour tous ». La pauvre Afrique, déchirée par les conflits sanglants et le
terrorisme qui sévit encore, aussi menaçants que le Covid-19, avec une
couverture sanitaire défaillante hors temps de crise, reste le continent le
plus vulnérable face à la pandémie du coronavirus. Le continent qui a subi les
pires épidémies reste totalement dépendant de la charité des autres, du soutien
de l'OMS et autres organisations non gouvernementales (ONG).
De nombreux spécialistes tentent de tirer la sonnette d'alarme sur ce qui attend ce continent dans les prochaines semaines. Dans ce contexte qui présage du pire pour l'Afrique, Denis Mukwege, médecin, gynécologue et prix Nobel 2018 de la paix, rejoint l'avis du directeur de l'OMS, en exprimant sa profonde inquiétude face au fléau qui progresse lentement mais dangereusement (au moins 43 pays sur les 54 que compte l'Afrique sont déjà touchés). L'Afrique n'a « clairement pas les moyens de faire face au fléau », résume-t-il une situation qui risque de provoquer une hécatombe. Dans d'autres circonstances, les pays africains auraient trouvé un soutien actif émanant des organismes internationaux et des ONG, mais face à la pandémie du coronavirus, on ne trouve pas encore le temps de prêter ouïe attentive à ces SOS. Hormis quelques faibles dons financiers, le continent africain reste pour le moment seul face au fléau. Et, pour le moment, la stratégie du Centre africain de prévention et de contrôle des maladies (CDC), un organisme de l'UA, pour combattre la propagation de l'épidémie de Covid-19 sur le continent, ne repose que sur la prévention. Mieux vaut prévenir que périr, certes, reste seulement à se demander si les populations peuvent sérieusement suivre les recommandations émises dans ce sens. On tente également de mettre en place une coopération, une collaboration et une communication entre les Etats membres de l'UA, mais le vase reste clos. Autant dire que l'Afrique et le monde qui l'entoure font l'autruche. Et, la plus grande inquiétude pour les pays du Nord de l'Afrique, dont l'Algérie, reste liée à l'immigration clandestine. Le simple constat dans les rues algériennes, toujours occupées par les Subsahariens, prouve que le phénomène en question n'est en aucun cas freiné par la pandémie. Bien au contraire, la propagation du fléau pourrait constituer, en sus des guerres et de la misère qui rongent ces contrées, un motif d'exode massif des populations subsahariennes, qu'il faudrait bien prendre en charge à titre humanitaire. Un autre chapitre qui pousserait à l'inquiétude et l'alerte au niveau des frontières algériennes, terrestres notamment. Tant le pays n'est pas mieux loti que d'autres sur les plans de la logistique sanitaire, dont le manque d'équipements de protection et les faibles moyens de dépistage du Covid-19. |
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