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Coronavirus oblige, des opérations
de nettoyage, de désinfection, de désherbage et d'arrosage de la voie publique
sont menées depuis ces derniers jours, alors que des volontariats ont été
concoctés en parallèle par des bénévoles dans les municipalités côtières
relevant de la compétence de la daïra d'Aïn El Turck.
Responsables locaux, commerçants et habitants ont retroussé leurs manches jusqu'aux aisselles pour mettre la main à la pâte dans cette grande toilette inédite. En l'espace d'une semaine, le coronavirus a réussi, dans un contexte légendaire, à inculquer et à imposer à l'inconscient, l'insouciant et l'insolent passif tout l'alphabet du respect rigoureux des règles élémentaires de l'hygiène. Le civisme a, à priori, pris le dessus sur l'incivilité dans cette conjoncture particulière. La leçon a été, en toute vraisemblance, bien apprise et est appliquée à la lettre. En effet, selon le constat établi sur le terrain, sans cheviller des vers, le Covid-19 a énormément contribué à faire comprendre à tout un chacun la nécessité, voire l'importance, du respect des règles en question dans les locaux commerciaux, les administrations, les foyers et dans la rue, ainsi que la préservation de la propreté de l'environnement. Dans la contrée d'Aïn El Turck, les boulangers gantés interdisent strictement à leurs clients de toucher au pain, tandis que d'autres commerçants ont réaménagé leur magasin de façon à bloquer l'accès à l'intérieur de leurs magasins, de sorte à servir eux-mêmes le produit demandé. Les gérants des établissements de commerce, versés dans différentes activités, nettoient, dépoussièrent et désinfectent régulièrement leurs magasins et procèdent aussi à des lavages à grande eau javellisée des abords immédiats de leur lieu de travail. L'odeur fétide des restes de choux bouillis, qui empestait certains lieux de commerce, a disparu comme par enchantement. Dans la rue, les stupides embrassades et accolades sont désormais bannies. On se contente uniquement de saluer à distance, sans se serrer la main, avec un sourire qui ne monte pas aux yeux. Le papier mouchoir, dont l'utilisation n'était pas très répandue, voire méconnue pour certains, avant l'apparition de la pandémie, se dégaine dorénavant rapidement après le salut de loin, comme le pistolero dégaine son révolver lors d'un duel. Chacun craint l'autre et chacun s'impose personnellement une règle d'hygiène drastique. «On ne badine pas avec l'hygiène. Les embrassades sont révolues. Cela évitera à chacun de humer la désagréable haleine putride que dégage l'autre. Il est impératif de se prémunir et d'obéir rigoureusement aux règles en question entre autres, se laver les mains, les pieds, se couper les ongles, se brosser les dents et pourquoi pas se parfumer, ne serait-ce que pour se désinfecter», ont fait remarquer en substance, avec un sérieux déconcertant, inexpugnable et inhabituel, des riverains de la localité de Bouiseville. Toujours est-il que les rues du chef-lieu, à l'instar des autres municipalités de cette contrée, sont très peu fréquentées, voire désertes l'après-midi, dans leur grande majorité. Même constat pour la circulation automobile. Du coup le taux de pollution a nettement régressé et la qualité de l'air est devenue grandement appréciable. Un rêve pour les amateurs de la badauderie. Un véritable plaisir aussi pour l'adepte de la promenade digestive du soir, mais qui devra, évidemment et impérativement, s'y abstenir en ces temps de confinement. |
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